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Critique de LoupAlunettes


Le point de départ pour vous allécher un peu, jeunes lecteurs et vous convaincre de le tenter?

Installez-vous!
La recherche des origines pourra promettre une aventure plus dangereuse que d'ignorer d'où l'on vient ici.
Année 1710 environ (nous saisirons cette datation approximative lâchée par la Soeur Marie entre ses dents, transie de froid).
Quelle époque!
Nous sommes en France.
Des bébés, pleins de bébés...abandonnés.
L'heure ne sera assurément pas à l'abstinence pour les couples qui s'"aimeront".
Et les femmes de l'ordre des "Filles de la Charité", attachées à l'Hôpital des Enfants-Trouvés, ne jugeront pas, courageusement ramasseront, par tous temps des enfants abandonnés sur le trottoir ou sous un porche (pas d'allocation à cette époque, et oui. Un petit travail, une vie chère, à se nourrir. Et puis tout le reste, qui charge le mental des vies de tous les jours).

L'auteure prendra son pied d'appel à partir de ce contexte, nous lançant petit à petit sur une affaire secrète de naissances : Terrence, jeune ado sans le sou vivant à la " Couche" sera l'instigateur d'une enquête personnelle.
Il trouvera un bébé.
Il cherchera à connaitre les parents de cette petite fille, non pas afin de la redonner mais plutôt afin de la protéger au mieux de ceux qui voudront la trouver et récupérer un document qui l'accompagne.
Terrence en aura fait rapidement les frais. Il y a une intention malveillante là dessous.
Et les enfants, on le verra, auront déja fort à faire avec la vie de tous les jours quand on est pas bien né.

Nous commencerons tout de même l'aventure sous un froid d'hiver, de "gueux" comme l'on disait, avec Marie de l'ordre "Des filles de la charité" creusant la neige pour débusquer les possibles abandons d'enfants à cette époque.
Comment faisaient les pauvres de cette époque pour ne pas avoir d'enfants non désirés? Et les riches?
Visiblement, cela ne marchait pas.
Et comment ces ordres pouvaient-ils se montrer plus riches que ceux qui ne pouvaient garder de nouvelles bouches à nourrir?
En voila un! Et un autre.
"- Prendre les enfants dans ses bras leur donne de mauvaises habitudes, ils risquent ensuite de quémander de l'affection...", Mère Chantal réprimandra Soeur Marie.
Une règle nécéssaire qui serait surtout respectée aujourd'hui par nos braves professeur(e)s des Écoles pour d'autres raisons, afin d'apprendre aux enfants l'apprentissage de l'école en collectivité et parce qu'ils auront déja des parents pour cela. Il n'en sera de même qu'à moitié ici.
Des bébés sans parents et condamnés dès le départ à s'endurcir et ne pas réclamer, pour ne pas trop souffrir.

Nous lirons notre bonne Marie nous confier la procédure, les placements des bébés chez des nourrices à la campagne, les payer pour cela, il y aura des poitrines pleines de lait et des familles (pas toujours disponibles) pour les garder chez eux (nos familles d'accueil de l'époque couplées à la fonction des assistantes maternelles, deux métiers).
Il sera étonnant de constater l'ironie de cette situation (ou sa tristesse) tandis que le cas des " Mères porteuses" fera débat aujourd'hui sur "l'honteuse" exploitation du corps des femmes. Et oui, à une époque plus lointaine, certaines femmes en France n'avaient d'autres choix que de faire des enfants et de louer le lait de leurs poitrines pour les autres pour gagner leur vie.
Elles ont gardé pour tendre service, stocké, élevé ses enfants abandonnés et sous-loué le lait de leurs seins.
Il fallait bien que quelqu'un le fasse et le Bon Dieu n'aura pas de poitrine et du lait. En revanche, il aura de l'amour et des bras, ceux des " Filles de la charité".

Ainsi furent trouvés dehors nos jeunes héros Terence et Louyze.
Il faudra avancer dans la vie, se montrer débrouillard, dégourdis, à défaut d'être instruits..
Terence et Louyze seront sauvés tous bébés dans le même temps, placés séparement et puis la vie les fera se recroiser à l'adolescence.
Que le monde est petit!

Terence, une fois grand, trouvera donc aussi dans la rue un bébé comme lui fut trouvé.
Comme Marie, il ne pourra se résoudre facilement à confier l'enfant au système d'époque.
Avant d'offrir l'aventure et de découvrir le fort caractère de nos jeunes personnages (qui auront de la gouaille populaire), nous découvrirons cette aide sociale d'époque, nul doute que l'auteure Evelyne Brisou-Pellen se sera documenté.
L'Hospice de " La Couche".
De notre côté, voici, pour cerner la part emprunté à la réalité historique:
http://www.childrenshomes.org.uk/ParisTrouves/
Nous suivrons le fil d'enquête à revers pour trouver les parents anonymes d'une abandonnée tandis que nous avancerons d'une manière instructive sur un fait d'époque.
Nul doute que l'on faisait comme on pouvait et parfois comme on voulait ( mais pas de la meilleure des façons).
Un début qui n'aura bien accroché.
Et vous?
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