Il s'agit de l'adaptation en bandes dessinées de quatre des trente contes drolatiques
De Balzac. Ces contes, qui ne sont pas l'oeuvre la plus connue
De Balzac, se passent au XVe siècle en Touraine et l'on y sent nettement l'influence de
Rabelais et des fabliaux du Moyen Âge. Ils sont écrit en « moyen français », c'est-à-dire la langue de l'époque, entre l'ancien français médiéval et la langue d'aujourd'hui, mais les auteurs de la bande dessinée la modernisent en français contemporain. Au début, à la fin et entre chaque récit,
Balzac lui-même intervient pour nous présenter ces contes. ● Dans « La Belle Imperia », un jeune moine est séduit malgré lui par la beauté de la belle Imperia ; il a pour rival l'évêque de Coire. « le Péché véniel » tente de donner un exemple de différence entre péchés véniel et mortel avec l'histoire de la belle et rusée Blanche d'Azay-le-Ridel. Dans « L'Héritier du diable », deux hommes reprochent à leur père de vivre trop longtemps et ainsi de les priver de leur héritage. Enfin, « le Connétable » raconte l'histoire de la femme du connétable qui tente d'échapper à la jalousie de son mari, malgré le piège que celui-ci tend à son amant. ● Je ne suis pas un grand admirateur de ces contes drolatiques, mais après avoir été fasciné par l'Enfer de
Dante mis en bande dessinée par les frères Brizzi, j'ai voulu voir ce que cela donnait avec l'oeuvre
De Balzac. ● J'ai trouvé certains dessins absolument magnifiques, dans la lignée de ceux de l'Enfer, mais d'autres un peu plus brouillon, moins travaillés. Peut-être est-ce volontaire de la part des auteurs, l'oeuvre adaptée ici étant tellement différente de celle de
Dante, peut-être est-ce une façon de représenter la truculence, d'approcher le « gros trait » rabelaisien. ● Toujours est-il que cet album m'a moins plu que l'adaptation de
Dante, que j'ai adorée. ● « A les entendre, pour vivre plus longtemps il faudrait ne plus vivre vraiment », dit
Balzac qui reproche à son médecin son conseil de modérer sa consommation de café.