AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Perlaa


A l'ombre bienfaisante des banians et dans la poussière rouge du sol poussiéreux l'état imaginaire du Ranchipur dans l'Empire britannique des Indes se révèle sous nos yeux.
Une principauté cherchant à se moderniser où se côtoient expatriés britanniques et américains – businessmen, missionnaires et ce que l'on nommerait aujourd'hui humanitaires - et un monde indien dans la multiplicité de ses castes et de ses origines.
Longue présentation de plus de 200 pages où une communauté, entre invitations à des thés et intrigues, tue le temps. A l'exception de quelques personnages impliqués dans le vaste projet éducatif et hygiéniste, l'ennui est patent. L'alcool coule lui aussi à flots dans les veines de la colonie étrangère.
Parmi la bonne vingtaine de personnages emblématiques, s'il fallait en retenir deux, ce serait Thomas Ransome noble britannique désabusé, traînant son mal qui le consume avec un reste de panache et d'insouciance et Lady Edwina Esketh une vulgaire roturière mariée à un riche homme d'affaires. Mais l'essentiel n'est pas là. Les Hindous sont eux, au mieux, des figures hiératiques pas vraiment habitées, perçues via un regard extérieur bienveillant.
Brusquement un soir alors que les trombes d'eau de la mousson se déversent, un tremblement de terre suivi d'une inondation due à la rupture d'un barrage submerge la ville semant morts, destructions et épidémies.
En 1936, l'état est isolé et les premiers jours sont éprouvants.
L' enchaînement de catastrophes est révélatrice pour chacun, les enfermant toujours plus dans leur folie ou leur égoïsme ou au contraire en faisant émerger un courage enfoui jusqu'ici sous le désenchantement.
Le roman a vieilli. Si l'action est concentrée en peu de jours, la trame romanesque en revanche s'étire très longuement. Elle est prévisible, les revirements téléphonés et l'auteur est englué dans certaines certitudes péremptoires de son époque...Peut-on lui reprocher ? Il souhaite mettre en avant un peuple dont une minorité est éclairée allant au-delà l'emprise de la superstition et de l'abattement. La critique sociale est à l'oeuvre et, rendons-lui ce qui a probablement fait son succès, la magie de la restitution historique qui fonctionne bien.
Une parenthèse entre deux couchers de soleil apaisants ouvrant et clôturant ce roman au doux parfum d'un exotisme suranné.
Commenter  J’apprécie          215



Ont apprécié cette critique (19)voir plus




{* *}