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Critique de soniamanaa


Du greenwashing au totalitarisme vert, juste quelques pavés de bonnes intentions pour un aller simple vers l'enfer...
Dans un futur très proche qui suit le quinquennat de l'actuel locataire du fauteuil élyséen, un autre OVNI a pu intégrer l'auguste siège grâce au concours mystérieux des algorithmes et autres pouces levés sur les réseaux sociaux.
Influenceur sur YouTube, Pierre Servidan, guru biberonné à la collapsologie et fervent adepte du régime crudivore, devient le neuvième président de la 5e.
Sitôt installé, et face à l'urgence qui décimera l'humanité prochainement, il enchaîne les réformes liberticides.
Scoring écologique individuel assujetti à de lourdes sanctions financières, limitation drastique des déplacements, politique de limitation des naissances, réduction de la consommation de viande...
Faute d'empêcher les vaches de péter tout leur saoul, il impose une camisole de plus en plus serrée au peuple de France qui se divise avec passion.
Quand des tirs à balles réelles fauchent des manifestants et qu'apparaissent des centres de rééducation et de détention, il est clair que la démocratie s'est perdue dans les nuages carbonés de nos cieux exsangues.
C'est un livre glaçant. C'est un livre qui puise dans la fine connaissance qu'a Thomas Bronnec de la haute fonction publique et des coulisses politiques une force de frappe démoniaque.
Force de frappe qui, pourtant, surprendra à peine après les injonctions délirantes des mois passés. Rappelons nous les plages dynamiques, les auto-attestations pour sortir Brutus, les injonctions du boire assis, pisser debout, et autres couvre-feu virucides...
En poussant les curseurs un poil plus loin, Thomas Bronnec nous livre une dystopie qui fleure bon le vécu.
Qu'ils sont fragiles les contres pouvoirs, qu'elles sont corrompables nos institutions !
Notre 5e République peut s'avérer être un boulevard pour toute autocratie qui se rêverait...
Sans prendre parti, l'auteur entraîne allègrement son lecteur dans le rêve d'un monde "tout beau tout propre" et quasiment débarrassé de cette engeance malsaine qu'est l'humanité.
Loin de moi l'idée de nier les réalités terrifiantes de perte de biodiversité ou de régression du vivant, mais j'ai trouvé ce texte jubilatoire dans la critique des dérives possibles. Non ce ne sera jamais en limitant les liberté ou en stigmatisant les uns ou les autres que nous sauverons peut-être la planète d'un épuisement déjà largement consommé. de cela au moins je suis certaine, et je recommande cette lecture stimulante à tous ceux que la période passée a glacé d'effroi et qui s'interrogent encore aujourd'hui sur les étranges chemins pris par nos édiles.
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