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EAN : 9782073039958
480 pages
Gallimard (05/10/2023)
3.7/5   119 notes
Résumé :
Pour sauver l'humanité, faut-il en sacrifier la moitié ?

... ce dilemme philosophique sert de boussole à Pierre Savidan, un gourou écologiste que la dispersion des partis politiques traditionnels a amené presque par accident à l'Elysée. Persuadé de l'imminence de l'effondrement et de l'urgence à agir face à la catastrophe climatique, le président empile les mesures les plus impopulaires : un scoring écologique classe les citoyens en fonction de leurs ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 119 notes
Faudra-t-il une dictature écologique pour sauver la Terre ? La question revient régulièrement dans les débats depuis quelques années, mais elle n'a jamais été aussi brûlante (c'était facile).

L'urgence est telle face au désastre climatique qui se profile, que le seul moyen de l'empêcher, ou même l'atténuer, serait la contrainte.

C'est l'application de cette funeste thèse que nous propose de lire Thomas Bronnec dans son nouveau thriller de politique-fiction parfaitement huilé.

Alors, la dictature ou la mort ?

La contrainte ici se veut démocratique, puisque l'action se situe après l'élection au suffrage universel direct d'un président qui a fait ses classes sur YouTube. Sorte de gourou sorti de nulle part, Pierre Savidan applique un programme de sobriété drastique : covoiturage obligatoire, limitation de la consommation de viande, mais surtout notation et évaluation de la citoyenneté selon son empreinte carbone, avec des camps de redressement qui ne disent pas leur nom pour les bonnets d'âne.

Si au départ les mesures peuvent paraître de bon sens voire évidentes, on prend vite conscience du glissement progressif vers la dictature dominé par "l'écologiquement correct". Une idéologie évidemment totalement hors des clous des réalités sociales et des aspirations humaines.

Extraits : "On dote de statuts juridiques des rivières et des forêts, mais on laisse crever des jeunes femmes et des bébés."

Une sombre dystopie bluffante de réalisme, comme si toute révolution aussi verte-ueuse soit-elle ne reviendrait en fait qu'à remplacer une caste de dominants par une autre...

À méditer ou à lire dans la toujours excellente Série Noire.
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En 1932 - 1933, un an suffit pour que Martin Schulse devienne un nazi dévoué et livre à la Gestapo la soeur de son associé Max Eisenstein, héros de « Inconnu à cette adresse ».

Un siècle plus tard, en moins de deux mois (mai - juin), Juliette, brillante diplômée de Sciences Po, livre son père Gabriel Cormeray, aux séides du Président Savidan, qui l'achèvent dans un centre de rééducation idéologique, un sinistre PAIRE, où sont internés plus d'un million de citoyens réfractaires à l'écologie, au déclinisme et au génocide de la moitié de l'humanité.

Pierre Savidan élu de justesse Président de la République face au candidat qualifié « d'extrême droite » par les médias, commence son mandat par réduire le traffic aérien, puis routier, avant de réglementer la consommation de viande, mesure qui provoque une levée de boucliers « populistes », prétexte à l'instauration de l'état d'urgence et à la mise en place d'un régime autoritaire, condamné par la quasi totalité des pays européens, mais encensé par la Chine. Réincarnation de Savonarole il définit le bien et le mal et excommunie les pécheurs. Psychopathe il n'écoute personne et n'accepte aucune opposition sous prétexte de « l'avenir de la planète »

Ce coup d'état se fait avec l'assentiment d'une partie du système obéissant à l'autorité (conformément à la célèbre expérience du psychologue Stanley Milgram) et est accepté par la majorité servile de la population. Thomas Bronnec plonge dans les arcanes du pouvoir pour dévoiler les états d'âmes des « grands serviteurs de l'état » et des notables qui décident de rester en poste par adhésion aux thèses écologistes ou sous prétexte de « freiner le pire » … débats qui rappellent les compromissions de la collaboration. Cette analyse des dérives liberticides est un des points forts de cette dystopie dont le second est la description de la folie dans laquelle sombre une partie de la jeunesse diplômée totalement coupée des réalités … les khmers verts succèdent aux gardes rouges maoïstes pour exterminer la moitié de l'humanité sans aucun scrupule !

Dans l'ombre, en profitant d'une justice complice, les ultras éliminent les opposants qui sont au mieux internés dans un PAIRE, au pire victime d'une série « d'accidents », pendant que des manifestations ciblent les maternités et éliminent les nouveaux nés (résurgence de l'hérésie cathare et du massacre des innocents par Hérode).

Un polar à lire, malgré quelques longueurs (dans le seconde partie notamment), sa brutalité, des scènes de sexe aussi inutiles que vulgaires, et l'absence de personnages attachants ou emphatiques.

Collapsus est un roman noir, ou plutôt vert, criant de vérité, gavé d'actualité médiatique, un véritable lanceur d'alerte sur les résurgences des hérésies moyenâgeuses et le gouvernement par la peur qui alterne risques sanitaires, menaces terroristes et alarmes écologiques, pour supprimer d'abord les libertés puis les bouches jugées inutiles.

Merci à Babelio et Gallimard pour cet envoi lors de la dernière Masse Critique qui donne envie de poursuivre la lecture de l'oeuvre de Thomas Bronnec.

Pour rappel : Inconnu à cette adresse
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Du greenwashing au totalitarisme vert, juste quelques pavés de bonnes intentions pour un aller simple vers l'enfer...
Dans un futur très proche qui suit le quinquennat de l'actuel locataire du fauteuil élyséen, un autre OVNI a pu intégrer l'auguste siège grâce au concours mystérieux des algorithmes et autres pouces levés sur les réseaux sociaux.
Influenceur sur YouTube, Pierre Servidan, guru biberonné à la collapsologie et fervent adepte du régime crudivore, devient le neuvième président de la 5e.
Sitôt installé, et face à l'urgence qui décimera l'humanité prochainement, il enchaîne les réformes liberticides.
Scoring écologique individuel assujetti à de lourdes sanctions financières, limitation drastique des déplacements, politique de limitation des naissances, réduction de la consommation de viande...
Faute d'empêcher les vaches de péter tout leur saoul, il impose une camisole de plus en plus serrée au peuple de France qui se divise avec passion.
Quand des tirs à balles réelles fauchent des manifestants et qu'apparaissent des centres de rééducation et de détention, il est clair que la démocratie s'est perdue dans les nuages carbonés de nos cieux exsangues.
C'est un livre glaçant. C'est un livre qui puise dans la fine connaissance qu'a Thomas Bronnec de la haute fonction publique et des coulisses politiques une force de frappe démoniaque.
Force de frappe qui, pourtant, surprendra à peine après les injonctions délirantes des mois passés. Rappelons nous les plages dynamiques, les auto-attestations pour sortir Brutus, les injonctions du boire assis, pisser debout, et autres couvre-feu virucides...
En poussant les curseurs un poil plus loin, Thomas Bronnec nous livre une dystopie qui fleure bon le vécu.
Qu'ils sont fragiles les contres pouvoirs, qu'elles sont corrompables nos institutions !
Notre 5e République peut s'avérer être un boulevard pour toute autocratie qui se rêverait...
Sans prendre parti, l'auteur entraîne allègrement son lecteur dans le rêve d'un monde "tout beau tout propre" et quasiment débarrassé de cette engeance malsaine qu'est l'humanité.
Loin de moi l'idée de nier les réalités terrifiantes de perte de biodiversité ou de régression du vivant, mais j'ai trouvé ce texte jubilatoire dans la critique des dérives possibles. Non ce ne sera jamais en limitant les liberté ou en stigmatisant les uns ou les autres que nous sauverons peut-être la planète d'un épuisement déjà largement consommé. de cela au moins je suis certaine, et je recommande cette lecture stimulante à tous ceux que la période passée a glacé d'effroi et qui s'interrogent encore aujourd'hui sur les étranges chemins pris par nos édiles.
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La dictature écologique est la nouvelle dystopie à la mode. L'opposition entre la préservation de la planète et les libertés individuelles est le nouveau sujet de débat médiatique, souvent abordé par l'angle d'attaque le plus nul possible : les plats végétariens à la cantine ou les vélos dans Paris.

Thomas Bronnec ne fait vraiment pas mieux que nos chers journalistes de C8 et de BFM lorsqu'il s'agit d'écrire un roman politique, proposant la naissance d'un régime autoritaire sur fond de lutte contre le réchauffement climatique. La réflexion philosophique aurait pu être intéressante, passionnante même, si l'auteur maîtrisait seulement le sujet – et la langue française par la même occasion.

Tout d'abord, revenons aux bases de la construction d'un roman, que Thomas Bronnec semble avoir tout simplement oublié.
Le cadre spatio-temporel : QUAND cela se passe-t-il ? Immense question, à laquelle nous n'aurons aucune réponse précise si ce n'est celle contenue dans les Notes de l'Auteur à la fin de livre : « le roman se déroule dans un futur plus ou moins proche, à une date que j'ai volontairement laissée floue".
Si j'en crois les références aux attentats de Charlie Hebdo, aux « boomers », à Instagram et à Pierre Rahbi , on se situe dans un futur extrêmement proche. J'ai alors des centaines de questions qui me viennent auxquelles je n'ai aucune réponse :

- Que font les associations environnementales ? Il me semble que Greenpeace, les Amis de la Terre et l'ensemble des militants écologistes auraient leur part à jouer d'une manière ou d'une autre. Ils sont aujourd'hui les représentants les plus actifs de cette cause. Ils seraient soit soutien de Pierre Savidan, soit des opposants. Leurs actions ne sont pas mentionnées. Enorme manque nuisant à la crédibilité du roman.
- Où sont les scientifiques ? Donnent-ils des conseils au Président pour lutter contre le réchauffement climatique ? Quel diagnostic pose le GIEC sur les mesures préconisées ? Là encore, ils doivent être mentionnés, d'une manière ou d'une autre.
- Et surtout…Que font les autres pays du monde, particulièrement l'Union Européenne ? Ils sont mentionnés brièvement sans que leurs actions n'impactent fortement les décisions prises. Lorsque l'on sait les accords commerciaux et les traités juridiques qui nous lient à l'UE et aux autres pays, oublier la mondialisation dans ce roman me semble si ce n'est flemmard, stupide. D'autant plus que, pour la préservation de la planète, c'est plutôt une chouette idée que de s'allier à d'autres Etats.
- Où sont les hommes politiques et les médias que nous connaissons ? Je veux bien être dans un roman et avoir affaire à des personnages fictifs. Mais lorsque l'on parle politique française actuelle, on ne peut me citer que des noms inexistants.

Si l'on se trouve dans un futur plus lointain, alors l'incohérence n'est plus à démontrer. Les anachronismes seraient multiples. Par ailleurs, les conditions environnementales seraient beaucoup plus graves : coupure d'eau, sécheresse et effets sur l'agriculture, réfugiés climatiques, déplacements de population, guerres engendrées par ces phénomènes, disparition massive de certaines espèces, montée des eaux… Bref toutes les joyeuses catastrophes que les scientifiques nous promettent. Dans ce cas-là, le récit aurait dû être tout autre, les changements de comportement étant induits par une réalité environnementale davantage que politique.

Bref, Thomas Bronnec ne mentionne que ce qui l'arrange et fait ainsi des oublis nuisant fondamentalement à la cohérence de son récit.

Cet amateurisme de l'écrivain se retrouve au sein du programme de Pierre Savidan. Je serai plus tolérante car ce personnage est davantage présenté comme un marginal un peu illuminé. Mais tout de même, attardons-nous là-dessus 5 min. Je ne comprends pas du tout sa politique. Il propose une loi sur le covoiturage mais le développement des transports en commun ou du télétravail n'est pas mentionné. Il semble développer l'électrique sans que l'on entende parler des éoliennes, de l'hydrogène ou des énergies solaires. Il n'est pas mentionné les actions suivantes, pourtant fer de lance de l'écologie : isolation et rénovation des logements et réduction des consommations d'énergie, suppression totale du plastique, développement d'une agriculture plus durable… Bref, des éléments essentiels qui sont tout simplement relégués à la poubelle , recyclable ou non, on ne sait pas. le personnage, par ailleurs, est d'une contradiction flagrante : il mange du chocolat et fuit en hélicoptère !

Enfin, je terminerais ma critique assez véhémente, en abordant le sujet de l'écriture. Je n'ai que très rarement lu un livre si mal écrit. La grammaire est autant malmenée que la finesse de réflexion. Les personnages sont toujours cités par leur prénom et nom de famille, ce qui est d'une lourdeur peu commune. Et je ne m'attarde pas sur les rapports homme/femme, qui conviendraient davantage à un passé lointain qu'à un futur proche.

Pour résumé, l'intention est bonne mais le résultat est d'une médiocrité triste . Il s'agit là d'un sujet beaucoup trop sérieux pour qu'il soit abordé d'une manière aussi peu rigoureuse.
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Thomas Bronnec - Collapsus début le 13 mai fin le 17 mai

En lisant la 4ème de couverture, je me suis dit ce livre est fait pour moi : la dérive écologiste, je la considère réelle d'ores et déjà, et j'avais adoré dans un tout autre style le livre sur la question de Iegor Gran, l'écologie en bas de chez moi. Attention, je réfute l'écologie uniquement en tant qu'idéologie incontestable, comme le disait déjà Karl Popper, une science qui n'est pas contestable est bel et bien une idéologie. Et Montesquieu avant lui avait déjà indiqué que la forme première d'un régime n'était en général pas problématique (que ce soit la démocratie, la république ou la monarchie) mais c'était bien sa dérive qui posait problème. L'écologie est devenue la caricature d'elle-même refusant toute contestation (ne serait-ce que de simplement dire que la France pollue rien du tout par rapport aux Etats-Unis et la Chine et que nos efforts ne sont là que pour emmerder les gens au quotidien…) et ouvrant la voie à de potentielles dérives que le livre de Thomas Bronnec me promettait de décrire.

Et bien pa-ta-tras…pour avoir dit déjà tout le mal que je pensais des livres de Gilles Martin-Chauffier et dans une moindre mesure des livres politiques de Franz-Olivier Giesbert (même si ses romans d'amour sont formidables), je devrais vraiment me méfier des livres écrits par des journalistes. Dans les cas cités (et Bronnec n'y déroge pas) c'est pompeux, péremptoire mais surtout approximatif et pas rigoureux pour un sou.

Donc, l'histoire est simple : un Président écologiste entraîne la France dans une dictature avec l'assentiment du peuple et au nom du sauvetage de la planète. Pourquoi pas ? Mais dès le début, on a du mal à y croire ne serait-ce que parce dans la vraie vie, le patron de la Compagnie générale du lait se serait barré de longue date dans un autre pays plutôt que de subir la vindicte du pouvoir. Et l'Europe ? Quelle prouesse quand on connaît son poids dans nos institutions et notre réglementation d'en faire totalement l'impasse, n'étant pas citée une seule fois dans tout le livre.

Le livre se veut une dystopie, mais en tant que tel, il est incohérent sur l'évolution des rapports homme-femme. Si, comme le prétend l'auteur nous parvenons à un « écolo-fascisme » (dont il est d'ailleurs dommage qu'il ne le nomme pas pour en faire un « slogan », confondant l'écologie et sa dérive…bien nommer les choses participent de la réduction de la misère du monde comme disait Camus), il est sûr qu'il traînera le wokisme dans ses bagages et que les rapports homme-femme seront totalement chamboulés, à l'opposé du Président Savidan décrit comme un « baiseur » compulsif…pas mieux d'ailleurs pour le Président du Sénat qui s'entoure de « jeunes filles ». Tout cela est complètement dépassé déjà de nos jours alors dans un futur proche c'est totalement anachronique. Plutôt que de rester platement dans la mythologie du « deux minutes, douche comprise », avec lutinage de stagiaire et rapports virilistes débiles (le tout n'apporte d'ailleurs rien au récit, tout comme l'histoire du Président avec sa stagiaire qui n'a rien à voir avec sa destitution), il aurait mieux fallu faire un décalque d'une passionnaria de « me too » (A. Haenel ou S. Rousseau), ce qui va d'ailleurs bien avec l'écolo-fascisme dénoncé. Cela aurait été sans doute plus crédible même si l'auteur a sans doute eu peur de susciter trop d'oppositions tellement c'est encore plus intouchable que l'écologie que finalement, on aime bien brocarder dans notre pays de viandard…

Dans la série des détails, outre les scènes de sexe (permanentes jusqu'à la nausée) et d'auto sexe qui n'apportent rien au livre, mais qui sont très complaisamment décrites (et d'une finesse relative…), Bronnec semble complètement obnubilé par la sueur. C'est simple il en parle à toutes les pages, les gens ne peuvent pas se déplacer sans exsuder de tous leurs pores. Toujours dans les détails, il cite tellement la « DS3 Crossback Électrique » (au moins quatre fois) que je me suis demandé s'il n'y avait pas un placement produit dans le livre…ce qui dans un livre serait inédit en tout cas à ma connaissance.

Par ailleurs, le livre est truffé d'erreurs de cohérence qui plombent le récit (déjà incohérent globalement pour les raisons indiquées ci-dessous) et qui se classent en deux catégories :
- les erreurs de cohérence dans le récit (au début quand la femme de Chevance se jette par la fenêtre, nulle mention du bébé mais quelques pages plus loin, on comprend qu'il est mort avec elle); Lorsque le Président fait son annonce à la télévision de l'activation de l'article 16, il dit « ayant demandé l'avis du Conseil constitutionnel » et quelques pages plus loin le Vice Président du Conseil d'Etat dit que « lorsqu'il demandera l'avis, il sera négatif »…
- Les erreurs de connaissance, factuelles, de manque de rigueur et de relecture alors qu'une simple recherche internet aurait corrigé la chose (non le président du conseil d'Etat n'est pas le président c'est le premier ministre page 83, comment des amendes pour excès de vitesse peuvent elles se retrouver au Conseil d'Etat alors que c'est une incrimination pénale de la seule compétence des tribunaux judiciaires, y compris pour les véhicules d'Etat, page 89)

L'ensemble témoigne du manque de rigueur (et de culture) de nos journalistes français qui fait que, tout en lisant le Monde tous les jours, je ne lis jamais d'hebdomadaires ni ne regardent jamais ni le 20h ni les chaînes info tellement leurs informations sont approximatives et souvent fausses (le tout dans un français catastrophique). Je ne lirai plus de livres écrits par des journalistes, je ne lirai plus de livres écrits par des journalistes, ad lib…
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critiques presse (2)
LeDevoir
03 janvier 2023
Le climat n’en finit plus de dégénérer et, dans une dizaine d’années pas plus, le candidat Vert prend le pouvoir en France alors que tout le monde attend le parti d’extrême droite que l’on connaît.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Liberation
18 octobre 2022
Un vrai polar comme on les aime, qui pousse à réfléchir sur les incohérences et les ratés du monde d’aujourd’hui.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Elle tremble, se met à courir vers la fenêtre, l'ouvre et s'adosse au parapet, la main en avant. Elle ne veut pas que cette sorcière vienne souiller la peau de son bébé. Tout mais pas ça. Une bouffée d'air chaud liquéfie son corps. Elle se sent fondre.
La harpie marche doucement vers elle. Elle a un étrange sourire aux lèvres.
Elle murmure :
— Tu croyais que la vie était simple et facile, hein ? Parce qu'elle l’a toujours été ? Parce que tu as trouvé un mari plein aux as qui a bien voulu t'engrosser ? Tu t’es acheté une assurance-vie avec ce gosse, hein ? Elle tend le bras vers elle. La paume de sa main s'ouvre et se referme, plusieurs fois de suite. Anaïs Fleuranœ fixe cette main qui se trouve maintenant à quelques centimètres d'elle. L’air lui manque. Sa peau est enveloppée dans une vapeur torride. Un tressaillement brise son corps au moment où cette main s'appuie sur sa poitrine.
Elle sent, au moment de basculer dans le vide. le tissu de son pyjama qui se déchire. «Je t'aime. Charly», murmure-t-elle à l'oreille du bébé en tombant à pic dans la moiteur du vide.
Il lui semble que, le court instant que dure la chute, il a arrêté de pleurer, et ça l'apaise un peu avant qu'elle s'écrase cinq étages plus bas.
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Mathilde se redresse. «Un ennemi», répète-t-elle pour elle-même, les yeux dans le vide. Elle a du mal à le définir, à l'identifier, à le visualiser, cet ennemi.

— Tu penses aussi qu'on est en guerre, alors ? demande-t-elle.

— Mais oui. C'est la guerre la plus importante de l'Histoire. Si on la perd, on disparaît. Tu te rends compte de ça ?

Mathilde se souvient de ce que lui avait dit Pierre Savidan, quand il était ici, à la place de Juliette. « Imaginez que pour sauver l'humanité, il faille en sacrifier la moitié ? Soit vous ne le faites pas, et l'humanité disparaît. Soit vous le faites, et l'humanité est préservée. » Elle pose la question à Juliette.

—Tu ferais quoi ?

Juliette ricane, un peu bêtement. Elle renifle, détourne le regard.

Il faudrait le faire, j'imagine.

— « Le faire », c'est-à-dire ?

— Eh bien, éliminer la moitié de l'humanité. L'autre proposition est pire, non ?

— Elle est pire si ce n'est pas toi qui tues trois milliards d'êtres humains. Mais si c'est toi, si tu les vois agoniser, te maudire, s'accrocher avant de crever... ça change la donne, non ?

— C'est pour ça qu'on élit nos dirigeants. Pour pas avoir à faire nous-mêmes le sale boulot.
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Il se colle à la fenêtre. Elle est à peine plus large qu'une meurtrière. Même si elle s'ouvrait, il pourrait y passer le bras, mais pas l'épaule. Un enfant s'y faufilerait à peine. Dans la cour, quelques hommes s'affairent à monter une sorte d'édifice en bois. Installés sur des escabeaux, ils tapent sans se soucier du sommeil des pensionnaires du PAIRE. D'abord il pense à une nouvelle scène pour une autre pièce de théâtre. Ils peuvent faire pire que les aliens. Il entend le bruit sourd des marteaux, comme un avertissement dans la nuit, et il comprend que la scène est bien trop petite et bien trop surélevée. Il comprend ce qu'ils sont en train de construire.

Une potence.
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La rue Nicolo est noire de monde. Des centaines de manifestants s'agglutinent jusque dans les garages de l'immeuble en face. Elle est hypnotisée par les pancartes qu'ils brandissent fièrement. Elle les lit toutes, toutes celles qui sont dans son champ de vision.

SI TU AIMES TES ENFANTS, NE LES METS PAS AU MONDE : C'EST UNE POUBELLE

FAITES L'AMOUR SI VOUS VOULEZ, MAIS PAS DE BÉBÉ, C'EST MAUVAIS POUR LA PLANÈTE

UN ENFANT ÇA VA, TROIS ENFANTS, BONJOUR LES DÉGÂTS

ARRETEZ DE BAISER SI VOUS POUVEZ PAS VOUS CONTRÔLER

VOUS POLLUEZ, SI VOUS VOUS ÉTEIGNEZ ON VA PAS VOUS PLEURER

D'instinct, Anaïs Fleurance saisit son bébé dans le berceau et le serre contre sa poitrine, comme si on allait le lui arracher. Réveillé en sursaut, l'enfant se met à pleurer. Elle lui tapote le dos pour essayer de le rassurer. Cette foule de fanatiques en bas lui fait l’effet d'une mêlée de rugbymen qui poussent tous dans le même sens jusqu'à ce que l’adversaire cède.
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C'est comme si la mort d'Anaïs n'avait ému personne. Ceux qui défendent le climat sont devenus intouchables dans la France de Pierre Savidan, où la lâcheté est devenue la norme jusque dans l'appareil d'État, où l'écologiquement correct s'insinue jusque dans chaque recoin de la vie de tous les jours, jusque dans les menus des éphémères prisonniers qu'on accuse de crimes absurdes. Qui peut croire à ces fables entrées par effraction dans le droit depuis l'élection de Savidan, où l'on fait rimer écocide avec génocide pour prétendre que la Nature a autant de droits que les hommes ? On dote de Statuts juridiques des rivières et des forêts, mais on laisse crever des jeunes femmes et des bébés.

Pages 131-132, Gallimard Série noire.
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Vidéo de Thomas Bronnec
"La meute" de Thomas Bronnec (Les Arènes / Equinox) 2020. Un ancien président à l'origine du Frexit essaie de revenir dans le jeu politique face à une jeune candidate d'une gauche plus radicale. Alors que des rumeurs le concernant envahissent internet, les conseillers de l'ombre s'agitent et calculent... de compromis en compromissions, la course au pouvoir justifie toutes les trahisons. Un portrait saisissant et réaliste d'une France post-démocratique où le marketing politique vend des candidats comme des produits, au détriment des idées.
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