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Critique de JIEMDE


Fuyant le Texas et échouant fourbus et sans le sou dans une forêt du Mississippi, les Jones font peine à voir : Wade le père est une épave alcoolique, magouilleur et sans aucun scrupule ; sa femme a en partie perdu la tête au fur et à mesure qu'elle perdait plusieurs de ses enfants ; Fay l'aînée des filles ne pense qu'à fuir quand Dorothy la plus jeune a décidé une fois pour toute de ne plus parler. Et puis il y a Gary, le fils.

Il est celui qui va aménager la maison abandonnée dans la forêt pour leur servir de toit, qui va travailler pour ramener quelques dollars et nourrir les siens, qui va économiser pour s'offrir le camion dont il rêve symbole de plus de liberté, et qui va rencontrer Joe.

Lui aussi est alcoolique, meurtri par la vie et les siens qui l'ont quitté ne pouvant plus rien faire pour lui. Jamais loin de la castagne, il a un jour dépassé la ligne de trop et goûté au pénitencier. Ça l'a calmé, un peu, mais son équilibre reste précaire au regard des vieilles rancunes qui trainent dans la vallée. Mais à l'inverse de Wade, Joe est un battant, travaillant sans répit dans la forêt où il va rencontrer et embaucher Gary.

Joe de Larry Brown – traduit par Lili Sztajn – est une biture noire et ininterrompue de 300 pages, pourtant remplie d'espoir et d'humanité. Loin du misérabilisme de Wade ou de quelques locdus locaux, Joe et Gary se battent, ne fuient pas et trouvent dans leurs propres ressources l'énergie de continuer à rêver à la rédemption pour l'un, et à un avenir pour l'autre. C'est lourd, c'est très noir mais c'est beau, et le cadre naturel exceptionnel des forêts du Mississippi offre la possibilité à chacun de sombrer ou de réagir.

Un seul regret, la brièveté de ce roman car je serais bien resté quelques pages de plus avec Joe et Gary…
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