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Critique de Zutto


J'ai longtemps mijoté pour ma critique. Je ne sais pas par où commencer et quoi dire, donc, ça risque d'être décousu. Mes plus plates excuses, Dominus et Dominas.


Saga transcendante qui mérite les 5 étoiles que je distribue rarement d'habitude, estimant que rien n'est parfait. Morning Star n'est pas parfait, mais si je devais noter la série entière, je lui donnerai bien 5 étoiles sans rechigner. Résumons rapidement pour nous mettre dans le bain : Darrow aussi connu sous le nom du Faucheur (de Mars), est un Rouge, en gros, un esclave de la Société. Utilisé par les Fils d'Arès comme arme contre la tyrannie des Ors les dirigeants de l'Humanité, étalée dans tout le Système solaire, Darrow est à son tour devenu un Or. Après avoir passé deux ans à l'Institut et deux autres à l'Académie, c'est un Sans-Egal Scarifié. Rouge déguisé en Or, il prépare au nez à la barbe de ses pseudos-pairs une révolution des Couleurs exploitées. La révolution est en marche, et après sa Pluie de Fer, Darrow est connu de tout le Système comme un héros, un vrai Or de Fer, digne successeur des premiers Ors. Cependant, alors au sommet de la gloire, il se fait piéger par Adrius au Augustus – dit le Chacal – et Octavia au Lune, la Souveraine du Système. C'est donc en mauvaise posture que s'est fini Golden Son. Laissé pour mort, il se fait enfermer et torturer pendant un an par le Chacal. le Faucheur est brisé. N'ayant pas revenu la lumière du soleil, ou un autre être humain depuis des mois, il sombre peu à peu dans la folie.
Cependant, il est sauvé de sa détention par les Fils d'Arès maintenant guidés par son vieil ami Sevro au Barca en la mort de son père le premier Arès, Fitchner au Barca. Alors que Darrow recolle les morceaux de ce qu'il était, la guerre gronde dans tout le Système.

Honnêtement, j'ai eu un peu de mal à m'accrocher au début. J'avais l'habitude que Darrow bouge, qu'il fracasse et qu'il émerge des ténèbres tel un dieu vivant. Mais là, les trois ou quatre morceaux qui restent de lui n'étaient pas de cet avis. Je me suis enfin remise dans la hype lors de son second sculptage. Ne m'en voulez pas, j'aime l'action. Darrow s'est entre temps fait une alliée : Holiday ti Nakamura, une Grise des Fils d'origine terrienne. La première qu'on croise depuis un moment d'ailleurs. Notre jolie planète a été boudée de l'auteur et c'est tant mieux ! ^^ Holiday n'était pas venue seule et était accompagnée de Trigg, son frère et accessoirement l'un des nombreux personnages que Pierce Brown nous fait apprécier en quelques pages, qui connaissent un destin funeste. Il faut savoir que chaque livre est axé sur une thématique. Red Rising, l'accession du Rouge tourne autour de la rage, de la colère de Darrow ainsi que la vengeance et la justice. Golden Son, le Fils doré, plus raffiné, présente Darrow comme un traitre sur tous les plans. D'abord, prenant plaisir dans son quotidien d'Or trahissant ses origines, mais trahissant aussi ses amis Ors auquel il est attaché. Ce livre tourne autour de la confiance et des jeux de manipulations entre les différents personnages. Enfin, Morning Star, l'Etoile du Matin, symbolise la consécration de notre personnage. le leader qu'il est devenu est une étoile qui guide l'Humanité à travers la nuit jusqu'au matin. Ce dernier parle de l'espoir, de la foi et de l'amour. Et décide aussi de creuser en profondeur nos personnages.

Darrow, pour être franche, je ne l'ai jamais vraiment portée dans mon coeur (mon coeur était déjà rempli d'un amour inconditionnel pour Sevro et Cassius). Je ne peux lui nier un charisme à toute épreuve et une intelligence et une clarté d'esprit faisant pâlir d'envie n'importe qui. Mais je trouvais vraiment qu'il représentait le cliché de l'anti-héros, investi d'une mission dont il n'en a jamais voulu. Alors je confesse avoir plusieurs fois voulu lui mettre quelques claques. Oui, même si je ne suis pas spécialement fan de lui, Darrow reste un excellent personnage principal. Il fait des erreurs, qui lui coûtent, il apprend, il comprend et il concède. Si quelque fois je l'ai trouvé un peu Gary Stu (à base de mes plans n'échouent jamais, et toc !), je dois bien avouer que Morning Star a mis en évidence une nouvelle facette de Darrow : il peut être mauvais, voire carrément un connard. Tuer des gens, des innocents, des gens qu'il veut protéger lui apparait comme une option, alors qu'il y a une année, il aurait secoué la tête d'un NON catégorique. Darrow a 23 ans dans Morning Star, soit 7 de plus que dans Red Rising. Il a grandi, mûri, et a appris que la guerre « propre » n'existe tout simplement pas. Que les sacrifices sont nécessaires et qu'on ne peut pas tout sauver. Menteur, manipulateur (ah ça, pour manipuler, il manipule !), enragé et déterminé dans sa cause. Mettez-le du côté des Ors, et c'est un antagoniste. Vous voyez ? Pierce Brown nous a pondu un « gentil méchant ». Un personnage qui représente tout à fait un être humain lambda (du moins, dans les grandes lignes). Mais malgré tout, Darrow reste quelqu'un d'amical et de dévoué à ses amis –et son prochain. Je lui trouve un certain charme dans sa tendresse toute particulière pour ses proches, et sa recherche éternelle du pardon. Il aime, beaucoup, très fort voire trop fort. Ce qui lui a valu de prendre quelques coups. Mais grâce à son amour inconditionnel pour son prochain, il s'est créé une famille dans le chaos, qui l'a aidé à se reconstruire et vice-versa. Même si, quelques fois j'ai eu vaguement l'impression qu'il s'en servait comme tremplin et qu'il était juste préparé à regretter et ses morfondre dans un coin une fois l'action finie. Bref, Darrow est personnage donc très nuancé que j'ai appris à apprécier au court des pages et qui, on va se le cacher, balance aussi pas mal de punchlines, sûrement influencé par Sevro. Il a eu une très belle évolution et je pense que le titre des livres en est le parfait exemple. D'abord le Rouge brûlant de rage qui monte les échelons, puis la consécration de lui-même et après sa chute, une nouvelle forme d'ascension, cette fois-ci plus poétique que celle du premier tome. Il devient un leader et cette fois-ci plus dans l'optique de tous les trahir après.

Darrow n'est heureusement pas le seul ayant évolué au cours de ces 7 dernières années. Les personnages, qu'on les aime ou non ont tous été sujets à une réflexion profonde sur eux et le monde qui les entoure. Sevro et ses craintes d'endosser le casque d'Arès, Mustang et ses propres convictions, Danseur et les Ors ou même Cassius, ils ont tous été creusé et en enlevant le personnage plus secondaire, c'est tout qui s'effondre. Ils sont tous importants, tous géniaux, antagoniste ou protagoniste, Or ou pas. Mais Pierce Brown sous des influences très G.R.R Martinesques va aussi bien les éprouver, tous jusqu'au dernier, et par la même occasion vous ébranler.
Parce que oui, il n'y va plus avec le dos de la cuillère. Des ascenseurs émotionnels et les dénis, j'en ai connu beaucoup en lisant Morning Star. En fermant le livre et en se disant « attends… c'est faux, ça n'est pas arrivé, ce n'est pas écrit ! Je ne veux pas y croire ! ».


Pourtant, après mûre réflexion, Morning Star ne m'a pas autant frappée que Golden Son, qui a vraiment été la consécration, la quintessence de cette saga. Mais à sa manière, l'ultime volume m'a touchée, parlée. Si quelques défauts récurrents de Red Rising sont réapparus (intrigue évidente ou au contraire, des événements totalement improbables et tiré par les cheveux ou longueur sur certains chapitres), j'ai trouvé ce tome bien plus humain que les autres. Tout plein d'amour, de joie, de tristesse, de peur, de pleurs et d'autres sentiments humains. de trivialités de la vie, de fous rires, de guerre, de mort et de deuil. Un parfait mélange et un équilibre bien maîtrisé qui m'a fait voyager entre les pages et réagir juste comme Brown le voudrait, avec colère, joie, tristesse ou apathie. Avec son style simple et touchant, il a mené le véhicule Morning Star avec succès en me faisant passer sur les autoroutes des sentiments.


Que retenir de Morning Star ? Avec son dénouement plutôt audacieux et sa fin légère mais sombre dans un monde en voie de reconstruction, c'est à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre de lui.
Digne successeur d'Hunger Games et savoureux mélange entre Game of Thrones, les mythologies greco-romaines et nordiques ainsi que de Divergente et d'Ender's Game, la première oeuvre de Pierce Brown est bien partie pour devenir légion et faire partie intégrante du monde de la SF, connu et acclamé de tous. Avec un départ sur les chapeaux de roues et une arrivée en fanfare, la saga mérite bien sa place au soleil, en espérant que le projet Iron Gold m'émerveille comme les 3 premiers tomes, et que Pierce Brown ne s'enferme pas dans ce succès au risque de tuer sa saga, mais explore d'autres mondes afin de nous en conter les histoires. Per aspera ad astra. Ave Faucheur.
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