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Critique de si-bemol


Jézabel, le personnage principal de ce roman, a du temps une perception traumatique, elle qui longtemps fut incapable de lire l'heure, car “pour elle toutes les heures étaient inégales, s'étiraient ou se contractaient à volonté et certaines excédaient l'espace d'une semaine ou d'un mois”. Elle est la fille unique d'un ancien pasteur que ses prêches apocalyptiques ont conduit à une retraite anticipée et qui voue aux mécanismes horlogers une passion violente, voisine de la démence : Dieu, dit-il, “ a inventé la montre pour capter le temps et Il a inventé le temps pour punir les hommes”, et il se croit investi de la mission d' “inventer la montre qui effacera le temps et réparera la faute originelle”.


Jézabel se retrouve à son tour investie de la mission de confier à un orfèvre québécois cette montre à visée théologique que son père lui a confiée sur son lit de mort. Mais rien ne se passe comme prévu : échouée pour la nuit dans un gigantesque palace au milieu de nulle part, elle se réveille au matin en constatant qu'elle est victime d'une étrange distorsion du temps, une sorte de faille temporelle qui fait d'elle, désormais, l'esclave d'un univers carcéral impitoyable et inquiétant...


Intriguée par les paramètres de départ de cette histoire, je me suis lancée avec entrain dans la lecture de ce roman. Mais je me suis vite lassée car l'idée, que je trouvais excellente et prometteuse, d'une réflexion et d'un jeu autour de la notion du temps, n'est en réalité que le prétexte à la création d'un monde carcéral avec ses règles, sa hiérarchie, ses sanctions et sa cruauté. Mais beaucoup d'autres auteurs, avant Pascal Bruckner, ont déjà inventé des univers carcéraux autrement plus riches et plus puissants que celui-ci, qui ne m'a pas captivée, et la réflexion sur le temps qui avait attiré mon attention tourne court au bout de quelques pages...


Une construction que j'ai trouvée malhabile, avec des scènes qui se répètent à l'identique (par exemple la vendetta du père dans les boutiques de montres de luxe) au fil du récit, un personnage principal assez peu sympathique et auquel je n'ai pas su m'attacher, un style sans charme particulier, beaucoup de longueurs (en dépit de la brièveté du roman) et, au final, un roman qui n'avait pas grand-chose à (me) dire... Une lecture, au moins pour moi, tout à fait dispensable.


[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
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