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Critique de Verteflamme


Défi non fiction 2024

Un livre de vulgarisation sur la civilisation gauloise abordant de nombreux thèmes : les différents peuples, les relations extérieures, la culture, la guerre, l'artisanat, et l'agriculture, mi-graphique, mi-textuel, avec un peu d'humour et beaucoup de sérieux.

Il se présente sous forme de nombreux dialogues, et cette forme dialoguée permet de revenir sur des aprioris et idées reçues apportés par les sources. Par exemple, la surface boisée est similaire à celle de notre époque, et les gaulois pratiquaient une agriculture intensive.

D'un point de vue historiographique, le livre s'attache à présenter les sources, à commencer par la Guerre des Gaules de César, précieux et qu'il serait excessif de rejeter en bloc (en dépit d'évidentes malhonnêtetés). Mais surtout, l'auteur est archéologue, les sources archéologiques. Car au fond, nous ne connaissons pas vraiment les Gaulois. L'enquête du titre (étymologie d'histoire) s'attache à un grand nombre d'aspect, comme la politique et les assemblées, le chêne sacré ou l'art gaulois. Les druides ayant interdit l'usage de l'écriture, la civilisation gauloise est orale.

Les influences mutuelles exercées par la Gaule et Rome transparaissent dans le livre. On y apprend aussi le vrai rôle de Vercingétorix, prince captif élevé à la Romaine.

En somme, là où les sources sont les plus lacunaires, c'est pour parler des moeurs. Des histoires de guerre, on en a, mais quelle pouvait être la vie d'un gaulois, surtout des basses classes ? On en sait un peu, et le livre en parle, mais un peu seulement.

D'un point de vue de l'image des Gaulois, la couverture montre ces bagarreurs indisciplinés, et est justement aux antipodes des Gaulois de l'intérieur du livre, bien plus raffinés et à la civilisation bien plus complexe qu'on ne l'imagine. En fait, en s'attaquant aux idées reçues, la BD se montre assez élogieuse envers les Gaulois, ce qui peut tomber dans l'excès inverse.

La fin, on la connaît : les Gaulois se "fondent" dans la Romanité. J'ai d'ailleurs trouvé (pas de spoil en non-fiction !:) ) qu'elle nous tombe un peu dessus comme un ciel tombant sur notre tête, pas de grande conclusion - mais beaucoup de réflexions dans les textes- pas de banquet final. Moi qui ne suis pas férue d'Histoire et qui me sens vite perdue dans les récits historiques, je l'ai trouvée très accessible et très intéressante, au plus près de l'enquête historique. A la fin, une bibliographie comptant entre autres deux titres sur la langue gauloise - étant formée en linguistique, cela attise ma curiosité.
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