Plusieurs thématiques s'entremêlent dans ce roman tour à tour réflexif et léger. Tout commence avec la passion d'Eva pour la musique, plus particulièrement le rock, et le fameux épisode des vinyles. Parmi les groupes écouté autrefois par Enzo, quelques pointures qu'on retrouve dans Guitar Hero (sic) comme Hendrix, et surtout Nirvana que l'adolescente adore : "c'était loin d'être un ringard, mon père biologique !". Mais tout cela reste "les souvenirs d'un fantôme" et Eva ne se sent pas plus de lien que ça avec ce père qu'elle n'a jamais connu.
On imagine la douleur de sa mère : "Tu t'ingénies à minorer l'importance de ton geste. Comme si Enzo n'était rien pour toi" alors que pour elle, il restera à jamais "l'amour de sa vie". le sujet est d'ailleurs plus sensible qu'il n'y paraît chez Eva, parce qu'il va provoquer une réaction violente de sa part au lycée. A ce moment du récit, l'intrigue connaît un revirement complet : il s'agit maintenant pour la jeune fille de réfléchir à son comportement durant trois jours d'exclusion sans aucun contact avec l'extérieur. le passage est un peu creux, un peu moralisateur. On s'éloigne de la thématique principale pour revenir à des histoires d'ado traditionnelles (trahison de la copine, sentiments amoureux, amitiés qui se font et se défont). le style devient de plus en plus relâché, très oralisé ("ha ha", "hé hé"), avec de (trop) nombreuses références à des films et autres digressions qui alourdissent le récit. J'ai d'ailleurs hésité à maintenir la quatrième étoile...
La fin se recentre sur le père perdu et la musique, Eva apprenant à connaître cet homme à qui elle doit tant. Bien que l'histoire soit assez prévisible, elle reste une lecture agréable, entre humour et émotion.
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