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Critique de laulautte


« Ce sont des temps de folie où tout est possible, même le pire, surtout le pire… »
A l'aube de la Guerre de Cent Ans, le Royaume de France, cette somme de provinces étrangères les unes aux autres, est un monde étrange, répugnant, qui pourtant fascine toutes ces petites gens à l'imagination débordante et déroutante. Les superstitions de l'époque sont un puits sans fond avec lesquelles Serge Brussolo se joue de sa verve coutumière avec sa connaissance remarquable des bonnes vieilles coutumes du Moyen-Age. « Il parle bien, avec la faconde d'un aède, il a le don de gonfler les mots les plus simples comme on souffle dans une baudruche. », et de sa plume crue et vraie, sans pour autant sacrer comme un portefaix, nous plonge dans une mystérieuse aventure, une enquête où une troupe de saltimbanques bonimenteurs tombe les masques de monstruosités carnavalesques.

Ce sont des temps de folie, « il y a toujours du public pour les erreurs de la nature »…
La fille de l'archer, se nomme Wallah, « l'étrangère » en ces terres occitanes, la marque d'un autre sang, celui des Hommes du Nord. Sa dureté minérale, une anomalie en ces terres du sud, effraie plus qu'elle ne fascine. Son costume de garçon dépenaillé ne la protègera plus, son père non plus désormais. Seuls son don et son arc turquois, cette arme méprisable de lâche et de vilain, dont l'art n'a plus de secret pour elle, lui permettront de lever le voile sur l'effroyable démon qui sème la terreur dans la vallée.

Dans ce diptyque Serge Brussolo développe un énième personnage féminin dans la fougue de sa jeunesse et sa plus héroïque simplicité. Une héroïne, une fois n'est pas coutume, alliée et confrontée à un art majeur, dans ce premier tome la peinture et la musique. La figure chevaleresque est quant à elle révélée dans sa plus cruelle et morbide vérité. Comme souvent l'auteur aime à dépeindre le caractère ambivalent de ses personnages, les rendant empathiques, pas nécessairement attachants ou bouleversants.
Avec ce premier tome il parvient subrepticement à nous faire glisser sur la pente de l'horreur pour nous amener à poser un regard sur l'idée que la monstruosité ne se cache pas nécessairement derrière des traits de difformité. Ce court roman fantastique est un énième Serge Brussolo qui parvient malgré tout à surprendre.
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