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Critique de Meps


Meps
18 novembre 2019
Il en est parfois de ces auteurs dont on aime la première oeuvre qu'on lit d'eux et auquel on ne revient pas forcément très vite. Tant de livres à lire, si peu de temps, tout Babeliote qui se respecte connait bien le problème. Pearl Buck faisait partie pour moi de ces auteurs à relire pour confirmer une bonne première impression.
Et c'est bien le cas ici avec ce livre centré sur une Madame Wu, véritable matriarche d'une famille chinoise qui va prendre une décision qui va bouleverser le microcosme domestique à l'aube de ses quarante ans. L'auteure éprouve un malin plaisir à prendre son temps pour nous dévoiler dans un premier temps les motivations de son personnage puis toutes les conséquences de cette décision. Comme dans son ouvrage plus connu « Vent d'Est, vent d'Ouest », la confrontation tradition-modernisme, Orient-Occident est au coeur de l'ouvrage. La manière de faire de l'écrivaine est tout en retenue, comme si elle se transformait parfois en auteur asiatique, se refusant à de grandes envolées lyriques mais parvenant pourtant à transmettre toute la profondeur des bouleversements qui s'annoncent. L'évolution de la vie de chaque membre de cette famille lui permet d'aborder différentes thématiques (religion, guerre sino-japonaise, amitié, amour) tout en faisant tout graviter autour de cette Madame Wu que l'on découvre par touches successives.
Le féminisme de Pearl Buck est un féminisme doux, où les femmes découvrent leur aspiration au changement et à plus de liberté dans une lente progression qui ne suppose pas une lutte mais une évolution naturelle d'un être qui découvre petit à petit ce qu'elle désire réellement. Aucune revendication n'est annoncée, tout se lit en filigrane, dans la subtilité.
Le seul petit bémol est peut-être la trop grande similarité entre les deux oeuvres que j'ai lu de Pearl Buck. Les deux livres me laissent la même impression positive d'une auteure qui sait décrire à merveille la Chine de son époque et ses rapports avec un Occident qui la pousse à questionner ses traditions sans désirer pour autant les abandonner. J'essaierais sans doute la prochaine fois de découvrir si ce thème privilégié est le seul développé par celle que le Nobel a récompensé en 1938.
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