Les malentendus ne surviennent pas quand les situations sont parfaitement claires, ils naissent d'un certain flou, qui peut donné lieu à plusieurs versions d'un même événement.
Quand elles se sentent acculées, certaines personnes fond des choses dont on ne les aurait jamais cru capables.
Or, en réalité, la plupart des victimes de viol - le chiffre avancé était de 80 % - connaissent leur agresseur. Seuls 11 % des cas impliquent une arme.
L'auteur suggérait que les femmes violées se taisent parce qu'elles ne sont pas sûres que ce soit un crime quand l'agression ne correspond pas au stéréotype de l'inconnu armé. Elles se disent qu'ils avaient tous les deux trop bu, qu'il ne les avait peut-être pas entendues dire non, qu'elles étaient plus ou moins responsables, appliquant ainsi le principe de la "dissonance cognitive" : pour leur propre survie psychologique, elles préfèrent trouver des excuses à leur assaillant plutôt que de se considérer comme "victimes d'un viol" - la marque d'infamie ultime à leurs yeux.
Ton père ne risque rien.
- Bien sûr. On est riches.
J'en arrivais parfois à déplorer que mon fils ait déjà si bien compris comment tourne le monde.
Les malentendus ne surviennent pas quand les situations sont parfaitement claires. Ils naissent d’un certain flou, qui peut donner lieu à plusieurs versions d’un même événement.
Nous nous sommes mariés au Gurney à la date réservée par Jason mais, à ma demande, il n’y a pas eu de cérémonie, seulement un dîner pour douze convives. Pas de robe de princesse, pas de voile, pas de faire-part dans le journal. Un officiant n’appartenant à aucune confession, dont j’avais trouvé les coordonnées sur Internet, s’est présenté au moment des cocktails pour officialiser notre union. Dès le lundi suivant, l’avocat et le meilleur ami de Jason, Colin, a rempli les papiers pour changer le nom de famille de Spencer. La procédure d’adoption prendrait plus de temps, mais Spencer et moi étions désormais officiellement des Powell.
Après le petit-déjeuner, j'ai demandé si quelqu'un voulait partir en balade avec moi jusqu'à Gerard Point, sachant très bien que Jason n'en aurait pas envie, et que Spencer partageait le point de vue de ma mère, selon lequel la marche était l'activité des malheureux qui n'avaient pas de voiture.
Est-il possible de vivre sans connaître la peur ? Jason voulait m'aider à affronter l'existence sans crainte ; d'après lui, la probabilité que les "gens comme nous" puissent être victimes d'un crime avait toujours été faible. J'avais essayé de lui faire comprendre que ce genre d'attitude est un luxe : la peur n'est pas rationnelle, elle est instinctive.
C'est moi l'organisatrice de la famille, moi qui veille au bon déroulement des activités quotidiennes et au respect d'une longue liste de ce que Spencer et lui ont baptisé les "règles de maman", toutes conçues pour rendre notre existence routinière et totalement prévisible - ou "agréable et ennuyeuse à souhait", comme j'aime à le répéter.
Je me suis dit que, décidément, la plupart des gens passaient leur vie à jouer un rôle.