AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Jenndrix


Et si la peur changeait de camp?
Elles se sont rencontrées, se sont reconnues et méthodiquement, elles se vengent. Elles piétinent les années de douleurs, d'angoisses, de paralysie. Elles disent non !
Est-ce légitime ? Est-ce que l'on peut accepter ou même souhaiter se faire vengeance soit même ? Envie de dire oui, mais dans la vie réelle j'énoncerais évidemment un non, sinon le chaos ! Questionnement moraux mis de côté, le vivre à travers une fiction, procure un plaisir immense ! Et puis, qu'est-ce que la destruction matérielle à côté d'un corps fracturé, d'une âme vandalisée ?
Les orageuses est un hymne résistant, éclatant, revigorant. C'est court, c'est lapidaire c'est du vaillant et poing levé. de la rage déliée, pour expier, expulser, expurger.
Je m'y suis retrouvée, j'ai retrouvé des témoignages entendu régulièrement au détour de conversation, de rencontres. Lorsqu'on est femme, c'est tout à fait ça de vivre dans cette société ou échapper au viol n'est finalement pas si commun. Une majorité de femmes se fait agresser quotidiennement, que ce soit des propos lancés à la va vite, des mains qui se baladent, des sexes qui fracturent, un corps médical qui humilie. C'est trop, trop souvent, trop régulier, trop prégnant.
Celles qui ne le vivent pas ne peuvent estimer parler décemment au nom des autres. La sororité doit être une priorité pour enrayer les violences qu'une grande majorité subit. Je ne cesserais de le répéter, il faut le dire, prendre conscience et lutter dès l'enfance pour inverser les schémas de pensée patriarcale inscrit en chacun de nous.
Certains livres vous parlent intimement. Celui-ci en fait partie, je suis toutes ces femmes et aucunes d elles mais je survis aussi à travers elles. Les violeurs sont invisibles, les seuls faisant l'actualité sont les violeurs en série ou les victimes d'erreurs (parfois même lorsqu'erreur il n'y a pas). Témoigner est pourtant vital dans notre monde ou le viol est un acte poreux que certains qualifierait à peine d'erreur. Une agression ou la victime se sent coupable. Coupable car la société entière lui renvoie sa culpabilité. Nous devons éduquer les futurs générations et témoigner de cette fureur qui balaie et grandit l'impuissance de vivre, comme ça, avec ce qu'ils nous ont fait. Je suis un peu de chacune d'elles. La résonnance est infinie. Ce roman est une rencontre avec toutes ces voix inaudibles.
J'enjoins les femmes à le lire pour trouver communion, même si pour la plupart elles savent déjà. J'encourage aussi les hommes à le lire, car si tous les hommes ne sont pas violents les femmes se font malmenées en grand nombre, par des hommes.

Lien : https://unmotpourtouspourunm..
Commenter  J’apprécie          71



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}