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Critique de Henri-l-oiseleur


Si l'on compare "Les cités de la nuit écarlate" aux romans de la trilogie précédente ("La machine molle", "Le ticket qui explosa", "Nova Express"), on verra que le confort du lecteur y est plus grand. Il y a de larges pans de récit linéaire classique, alors que dans les précédents romans, la technique du brouillage et du "cut-up" rendait la lecture parfois difficile. D'autre part, l'intention idéologique est plus visible ici : les récits mythiques ou réalistes que les personnages traversent sont porteurs d'une utopie libertaire pour les uns, d'un discours légendaire et de SF sur l'origine de la race blanche (un virus faisant muter et dégénérer les noirs) pour les autres. Cependant ce roman est, entre autres, de la bonne science-fiction : il ne prêche pas à la manière française, mais entremêle ces thèmes à d'autres dans un ensemble esthétique réussi où l'ironie ne manque pas (qu'on le compare à un Bordage, par exemple). Ce qui est le plus fascinant dans ce roman d'aventures, mêlant pirates, agents secrets, voyageurs temporels, touristes, etc, c'est l'instabilité des temps et des identités : non seulement les mêmes personnages se retrouvent dans des époques différentes, mais ces personnages voyagent d'une identité à l'autre, d'un corps à l'autre. Nulle difficulté de lecture, je le répète : un glissement fascinant de récit en récit, de héros en héros, un véritable voyage et un très beau poème romanesque. Enfin, une vraie réflexion et un vrai travail sur le roman en tant que forme, alors que les auteurs idéologues adoptent passivement la forme pour la mettre au service de leur propagande. A lire.
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