Citations sur Le Petit-Fils (52)
Être parent, c'est aimer son enfant plus qu'il ne t'aimera jamais.
Le monde possède une gamme presque infinie de mystères et un nombre encore plus infini de suppositions, d’escroqueries, de mensonges, de boniments avec, ici et là, quelques rares et précieuses réponses.
– Je ne comprends pas la religion en tant qu’institution, expliqua enfin Lyle. Sois une bonne personne. Ne fais pas de mal à tes semblables. Ne triche pas. Ne sois pas cupide. Tout ça ne semble pas bien sorcier. J’ai pas besoin d’un manuel pour rester dans le droit chemin, nom de Dieu. Ni de tablettes de pierre gravées par la foudre. Ni de récompense au paradis. J’ai pas besoin d’un jour de la semaine consacré à tout ça. Tous les jours sont importants, tous, jusqu’au dernier. Plus on vieillit, plus c’est évident.
Rien au monde n'est plus lourd que le cercueil d'un enfant et jamais l'adulte ayant ployé sous ce fardeau ne sera en mesure de l'oublier. Enterrer un enfant est une tragédie insurmontable pour beaucoup de parents. Elle occulte le soleil, dérobe les couleurs, étouffe la musique – elle dissout les mariages comme de l'acide, saigne le bonheur et laisse un sillage gris de désespoir.
C'est un miracle, pensa-t-il, du début à la fin. C'est un rêve, un rêve forcément miraculeux, d'avoir seulement été vivant.
Le monde, il le savait, était divisé en deux camps, comme c’est si souvent le cas à moins qu’on ne le réduise tout aussi souvent à cela pour simplifier : les gens pour qui les cimetières étaient des endroits tristes et inquiétants ; et ceux, à son instar, qui y puisaient un sens d’unité, de stabilité et de continuité profondes.
Ses décennies de mariage lui avaient enseigné que s'il n'écoutait pas attentivement son épouse, il était dangereux de faire semblant. Un murmure opportun, un grognement ou un 'tiens, tiens' valait souvent mieux.
(p. 60)
Existe-t-il plus grand bonheur que d'être un enfant livré à lui-même pour explorer le vaste univers, sans un soupçon de danger ? Car ce sont les adultes qui introduisent la notion de danger dans le monde, toujours eux.
- T'as pas touché à ta bière, hipster.
- Steven ne boit pas, expliqua Lyle. Il a peur que ça le fasse succomber à des désirs charnels.
- Je vois que trois hommes dans cette cuisine, rétorqua Hoot. Dont deux vieux croûtons décrépits. Qu'est-ce que t'en penses, prédicateur ? Tu vas réussir à maîtriser tes désirs charnels ?
(p. 170)
C'est un sentiment désarmant que de voir votre propre enfant, votre enfant UNIQUE, rejeter votre amour et votre soutien, comme une fleur se détourne du soleil. Mais Lyle avait compris alors, comme il comprenait maintenant, que cette enfant adulte devait prendre ses propres décisions et commettre ses propres erreurs - ce qu'il avait toujours aimé chez Shiloh, après tout, ce qu'il avait toujours respecté, c'était sa force de caractère, son indépendance.
(p. 75)