Dans une vie, pour vivre vraiment, il faut au moins avoir un arbre pour que la pluie n’entre pas dans les yeux, un banc ou un vieux mur pour s’asseoir au soleil et regarder, et puis, aussi, une poignée de terre pour se couvrir le visage une fois mort. Voilà ce qu’il faut, si on veut vivre un peu.
Regardez dans les rues, c’est le pauvre qui a honte d’avoir faim, d’être mal habillé et d’avoir les yeux qu’il a et non pas celui qui mange trop et qui ne sait plus comment utiliser son argent et pourtant, je le demande aujourd’hui, à qui revient la plus grande honte ?
Vous savez, docteur, quelquefois on croit que les gens sont morts et ils ne sont pas morts. Ils en ont juste l’air.
Les gens ont trop à manger alors ils se sont mis à avoir faim d'argent.
Quand on est né pauvre, ça vous marque le visage et les yeux comme certaines maladies, Tout le monde peut le voir, tout le monde vous regarde sans peur, en plein dans le visage.
Dans une vie, pour vivre vraiment, il faut au moins avoir un arbre pour que la pluie n'entre pas dans les yeux, un banc ou un vieux mur pour s'asseoir au soleil et regarder, et puis, aussi, une poignée de terre pour se couvrir le visage une fois mort.
Le docteur du village est venu me voir tous les jours pendant quarante jours.
Il portait les médicaments, il me faisait les piqûres, il me donnait des tisanes sucrées parce que je n'avais pas le droit de manger......
Pendant quarante jours il est venu me soigner. Et vous savez ce qu'il a demandé en paiement ? Un poulet.
Un poulet, rien d'autre.
Au jour d'aujourd'hui avec un poulet vous ne pourriez même pas payer une visite.
Les gens ont trop à manger, alors ils se sont mis à avoir faim d'argent.
Les vieux avec les vieux dans les hospices, les jeunes avec les jeunes au travail, et les enfants avec les enfants aux écoles.
A cette époque, il y a tant de lunes, une fille abandonnée enceinte c'était une grande honte pour les siens et des larmes pour elle que personne n'épouserait ou alors un pauvre type sans rien.
Quand on est presque vieux, le sang circule mal, on a besoin de se donner chaud à l'intérieur, surtout le dimanche.