"Camille" m'est enfin apparu comme un cadeau. Sa mixité symbolisait la défaite des frontières. (p.168)
Et on a fini en tas de trois. Enlacés.
Il y avait ce garçon contre moi. Et puis cette fille, contre moi aussi. Je crois que le les aimais l'un et l'autre, d'un amour différent. Mais je les voulais tous les deux. Qu'est-ce qu'on allait devenir, nous trois ? (p.150)
J'avais accepté d'être constitué aussi d'une part de féminin. ça m'appartenait et ce n'était pas un étendard. (p.134)
Parce que les frontières n'étaient pas aussi étanches qu'on essayait de nous le faire croire entre le masculin et le féminin. Et ça ne faisait pas pour autant de moi un garçon qui veut être une fille. (p.130-131)
Il était le risque, elle était la sûreté. Je sentais que j'avais besoin des deux. J'aurais voulu ne pas avoir à choisir, mais je savais bien qu'il allait falloir trancher. (p.126)
- Mais toi, Camille, tu ne sais pas trop de qui tu es amoureux parce que tu ne sais pas trop encore qui tu es. (p.119)
On est entrés ensemble dans le hall, ou en tout cas en même temps, et j'ai senti une légère excitation. Seul, tu es discordant. Donc tu es une cible. A plusieurs, tu rentres dans le rang et tu deviens invisible. Du fond de ma capuche, je n'avais jamais pensé à cette évidence. (p.106)
Marilou était dynamique. Zoé était forte. Timothée était. Et moi au milieu, je me sentais inexistant. (p.98)
La gentillesse, ça peut presque faire mal quand on n'est pas habitué. La lucidité aussi. Zoé avait prononcé le mot "harcelé" et je ne m'y étais pas préparé. Je ne me l'étais pas encore formulé avec autant de précision.
ça m'a giflé. (p.66)
L'enjeu pour moi était bien plus vaste et bien plus inquiétant qu'un simple travestissement et des poses devant une glace. (p.57)