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Critique de Foxfire


Cela faisait une éternité que je n'avais pas lu de Cain. Pour mes retrouvailles avec ce maître du noir, j'ai opté pour ce petit recueil qui regroupe 5 nouvelles.

« le bébé dans le frigidaire », la nouvelle qui donne son titre au recueil, lance les hostilités de belle façon. Ce récit très bien troussé est un régal d'humour acide. La construction est remarquable et l'intrigue assez inattendue.
Dans « Pastorale », 2ème nouvelle du recueil, on retrouve des éléments classiques du noir en général et de Cain en particulier. En effet, la postérité de Cain est grandement due à ses personnages de femmes fatales. S'il n'a pas créé cette figure, il l'a clairement hissé au niveau d'archétype. Quand on pense Femme Fatale, difficile de ne pas avoir en tête la Cora du « facteur sonne toujours deux fois » (pour la version ciné, Lana Turner est la meilleure) ou la Phyllis de « Assurance sur la mort » (magistralement incarnée par Barbara Stanwick). On retrouve cet archétype féminin dans la nouvelle ainsi que la thématique, récurrente chez Cain, de la fatalité à laquelle on ne peut échapper.
Le hasard malheureux est encore au centre de la 3ème nouvelle intitulée « En route vers la gloire ». Cette histoire de taulard et d'évasion est très bonne également. Bien mené, parfaitement rythmé, ce récit est très plaisant.
J'ai été bien moins convaincue par « la prise de Montfaucon ». Ce n'est pas une mauvaise nouvelle mais je trouve qu'elle n'avait pas vraiment sa place dans le recueil. S'il s'agit bien d'un récit noir par sa tonalité, le contexte est tellement différent des autres nouvelles (la 1ère guerre mondiale, en France) que j'ai trouvé que ça détonnait trop avec le reste du recueil. Si cette nouvelle est plutôt intéressante par bien des aspects, elle ne m'a pas séduite.
Le recueil se clôt sur « le veinard », sans doute la nouvelle que j'ai le plus aimée. En la lisant, j'ai beaucoup pensé au film « l'empereur du nord » de Robert Aldrich, avec Lee Marvin, Ernest Borgnine et Keith Carradine (quel casting !), que j'ai vu récemment. Je sais bien que le film s'inspire d'un récit de London (qu'il faudrait d'ailleurs absolument que je lise) mais j'ai tout de même retrouvé dans la nouvelle de Cain ce même univers des hobos et leurs liens si particuliers avec les trains.

Renouer avec James M. Cain avec ce recueil m'a procuré beaucoup de plaisir. Je conseille vivement cette lecture aux amateurs de noir classique.
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