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Critique de Bruidelo


On oscille de la
« Furie de magnificences
Toute la Terre me parle »
au
« Tout m'est griffure
Tout m'est tristesse ».
Le recueil m'a pourtant donné une impression de grande cohérence. C'est que tout semble y être ressenti à l'ombre - ou à la lumière - de la mort.
Calaferte y exprime son angoisse face à «cet impalpable à traverser», sa solitude, la douleur d'avoir perdu ceux qui l'aimaient.
« Ils m'ont laissé seul
Moi qui étais fait pour être aimé  »
Mais l'écriture y a son versant lumineux. Comme un lot de consolation, ce dessillement opéré par l'approche de la mort qui ouvre les yeux aux beautés que bientôt on ne verra plus - le baiser des fleurs, leurs «embrouillaminis de froissures saumonées», «La douceur folle / Des rires d'enfants». le poète s'attache à rappeler tout ce qui fait que la vie reste vivante, à le dresser comme une main levée devant la mort.
Il revendique le (pauvre et fragile) pouvoir des mots d'atténuer la «terreur de l'ombre».
« Il faudra
Me parler
Pour que je ferme les yeux
Sans trop d'angoisse
Je suis vie de mots »
Mais il ne se fait pas trop d'illusion, les mots peuvent bien être un pansement, un précieux pansement, il rappelle aussi que les dés sont pipés.
« Pauvres joueurs
Toujours perdants
Que nous sommes
La mécanique depuis longtemps
Truquée »

Tout sonne très juste dans ce recueil, rien à jeter de ces aperçus juxtaposés dont la force fugitive m'a séduite.
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