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Critique de kikiberard22


C'est à leurs bons conseils (entre autres) que l'on reconnaît les bons libraires. Je remercie le mien de m'avoir orienté vers Henri Calet. Après m'avoir dessiné les grandes lignes de la vie de l'auteur, de m'avoir vanté tel ou tel de ses romans, je me suis laissé tenter par celui-ci, son premier (roman autobiographique) relatant sa petite enfance, son adolescence et sa période jeune adulte.

Wahoo! Encore une belle découverte. Je me frotte les mains en pensant aux autres Calet qui vont suivre ;)
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Henri Calet raconte, et on l'entend parler je vous l'assure.
Il raconte...
Ses parents (séparés) ; papa, savant mélange de tabac/Pernod, qui l'exibait dès ses 3 ans, sur toutes les tables de tous les bistrots pour que le petit y braille : "vive la sociale !" et "mort aux vaches" , pour le plus grand plaisir de l'assemblée.
"Et à la tienne Étienne !"
Père qui fera de trop brefs séjours à l'hôpital, et des séjours trop longs à la Santé. Père qui n'eut aucune envie de travailler et s'exprima en vers d'un chantre des gueux :
_"on prend des habitudes à 15 ans , et on grandit sans qu'on les perde.
Ainsi moi, j'peux pas travailler, ça m'emmerde !"
Le petit Calet, plus tard les récitera par coeur, pour son bonheur... moi aussi :)
Maman (Mme caca) avec bien d'autres spécialités à ajouter à son CV ; son beau-père, puis son environnement proche, ses rues, son voisinage : l'épicier purulent, la tripière, la rempailleuse, l'accordéoniste, les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, les p'tits vieux, les marchands à la sauvette jouant une partie sans fin de chat et la souris avec la flicaille, les putes faisant les cent pas dans les courants d'air en attendant le micheton, les ivrognes pissant sur la nuit en chantant, la famille d'accueil, les leçons de religion, et j'en passe...
Le tout baignant dans un climat de guerre, les poilus, les allemands, les éclopés, Paris, la Belgique occupée, Bruxelles devenue un boxon grandiose, 14/18... vus par les yeux de l'enfant Calet de ses 10 à 15 ans.
(p59)
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C'est noir, ça pue la pisse, l'alcool, les dessous de bras et l'entre-jambe, c'est plein de violence (conjugale et autre), c'est plein de sexe et de p'tits vers, il y a de la haine et des lèche-culs, des loulous, des filles de joie, et au milieu de tout ça, il y a le p'tit Calet, qui nait, qui grandit, qui observe, qui apprend, qui participe aussi, mais qui ne se plaint jamais.
Il se livre avec ses mots... durs, argotiques, des phrases courtes qui te claquent à la gueule.
Le tout raconté avec une touche humour, une tendresse et un détachement qui n'est pas sans me faire penser à un certain Emmanuel Bove.

Calet... Affaire à suivre...


















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