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Critique de seriephile


C'est la première fois que je lis Andrea Camilleri, et je dois dire que j'ai globalement apprécié cette lecture.
Je dois tout d'abord revenir sur un point essentiel : la traduction. La préface nous permet de mieux comprendre les choix linguistiques du traducteur Serge Quadruppani. Confronté à une triple difficulté, l'utilisation d'un langage courant, d'un dialecte et d'un langage qui se situe un peu entre l'un et l'autre (un italien sicilianisé), ce dernier exprime toute l'importance de conserver ses mêmes subtilités en français.

Cependant, cela ne facilite par particulièrement la lecture, gênant parfois la compréhension de certaines phrases. de plus, "inventer" certains mots revient presque à voir des fautes d'orthographe partout, ce qui est assez perturbant. Je ne critique pas le choix du traducteur, d'autant plus que sa justification tient bien évidemment la route, cependant,je préfère prévenir les futurs lecteurs qui comme moi veulent découvrir l'oeuvre de Camilleri, que ce livre manque parfois cruellement de fluidité. Amateur d'un français délicat et poétique, passez votre chemin.

Une fois cela évoqué, il est alors possible de faire abstraction de la forme pour aborder le fond. J'ai bien aimé l'idée d'une enquête qui débute sur un quiproquo. Tout au long du livre on doute de l'existence même d'une enquête comme on a l'habitude d'en lire,vous savez, celle qui débute après un meurtre ou une disparition.Ce sont ces mêmes doutes qui habitent Montalbano et cela m'a tout de suite permis de ressentir de l'empathie pour ce personnage récurrent et bien connu des "Camilleristes". Il est quand même un peu usé ce monsieur, pas très heureux, plutôt blasé, et surtout empêtré dans une enquête qui n'en ai pas une, à moins que...


Cela est d'autant plus renforcé par le choix de l'auteur de ne nous proposer qu'un point de vue interne, celui de Montalbano. On avance pas à pas, à son rythme, dans cette "enquête" qui le touche de très près. Car c'est à lui que sont adressés d'étranges poèmes sensés représenter une chasse au trésor. Qui en est l'auteur? Est-ce une farce? Ce petit jeu finira-t-il par mal tourner?Ces questions sont les nôtres autant que celles de Montalbano.

Je ne dirais pas que cette lecture fut aisée, mais elle a eu mérite de me faire réfléchir à ce que représente la traduction d'un auteur étranger, des difficultés que cela peut poser aux traducteurs, des choix qu'ils font et de l'impact considérable que cela peut avoir pour nous lecteur. Faut-il conserver une certaine authenticité, au dépens de la qualité de lecture, ou bien faut-il faciliter l'accès au contenu en modifiant ce qui fait l'originalité du texte dans sa langue d'écriture ? Personnellement, je n'ai pas de réponse toute faite à formuler.
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