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Critique de Bigmammy


Toujours traduit par Serge Quadruppanni, une enquête de Salvo Montalbano rééditée en janvier dernier dans un format de poche. Et d'emblée, on retrouve le dialecte sicilien si particulier, avec sa transposition spécifique en français par le talentueux traducteur, avec une prolifération de préfixes « a » devant verbes et substantifs, une profusion de formes pronominales … qui nous enchante ou nous hérisse. C'est selon, mais moi, j'aime.
Salvo est maintenant âgé de 56 ans. Et il se rend compte qu'il devient presbyte. Il va donc avoir besoin de lunettes, ce qui ne l'empêche pas de séduire la plantureuse écuyère Rachele, venue près de Vigatà pour disputer une course hippique privée. Pourquoi s'intéresse-t-il tout à coup aux chevaux ? Simplement parce qu'un matin en « s'aréveillant », regardant la plage depuis la terrasse de sa maison de Marinella, il aperçoit le cadavre d'un cheval massacré à coups de barre de fer. le temps de retourner prévenir ses collègues, la carcasse de l'animal a été subtilisée. Il ne lui reste qu'un des fers, presque détaché de son sabot, et que Salvo a machinalement mis dans sa poche.
Cependant, la propriétaire du cheval ne porte pas plainte et cette affaire ressort des policiers d'un autre district. Ce qui ne laisse pas d'intriguer le commissaire Montalbano c'est que sa maison est, à plusieurs reprises, « visitée » d'une manière plus qu'approfondie, les cambrioleurs allant jusqu'à retourner les poches de ses vêtements, mais laissant l'argent liquide ... Cette intrusion aurait-elle un rapport avec le témoignage que doit porter bientôt le Commissaire lors d'un procès contre des mafieux ? Qui chercherait à l'impressionner ? Et puis – mais il n'y a pas de coïncidences pour un bon policier – cette « famille » aurait un rapport avec les courses de chevaux clandestines …
Ce court roman nous entraîne dans une série de pistes et de fausses pistes. le cheminement de son élucidation passe par l'interprétation de rêves, l'anticipation des réactions des uns et des autres. En l'absence de preuves, tout est affaire de déduction et de fine connaissance des moeurs siciliennes, de la peur inspirée aux habitants par les factions rivales, la lecture des comportements des pauvres types qui collectent l'impôt de la pègre. La solution passe aussi par un pari (c'est bien le cas de le dire), gagné cette fois encore par Andrea Camilleri et son héros-double, Montalbano. Une lecture fluide, qui s'entend autant qu'elle se parcourt … Une réflexion sur le vieillissement, très feutrée mais bien présente. Une parenthèse ensoleillée, quand même !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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