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Critique de michfred


Le petit Tambour de Günther Grass vous a laissé une impression de malaise et de perversion?

Le petit Michelino est la version fasciste, sicilienne et truculente du nabot nazillon inquiétant de Grass, mais une version si outrancière et cocasse que les situations les plus scabreuses -et dieu sait s'il y en a!- ne font guère que vous dilater la rate!

Avec Andrea Camilleri , on est dans la farce, dans la grosse artillerie à dégonfler les baudruches, dans la dérision tous azimuts!

Le petit Michilino a un papa très fasciste, très viril, très macho.

Le petit Michilino a une maman très jolie, très catholique, très empressée auprès du curé du village et très pressée voire compressée par lui.

Le petit Michilino a une cousine très délurée, Marietta, qui adore chauffer son "petit oiseau" quand elle dort en levrette avec lui.

Le petit Michilino a un petit mousqueton de parade à la baïonnette émoussée, mais il en a aussi un autre, dangereusement pointu, caché dans son casier d'école, destiné à pourfendre les ennemis du Duce et ceux du Christ, ces vilains communistes qui se rient de toutes les valeurs de papa et de maman.

Le petit Michilino a un petit uniforme fasciste à sa taille, mais un pantalon taillé comme celui des hommes.

En effet, le petit Michilino est amplement doté par la nature , ce qui lui vaut les attentions gourmandes de sa cousine, on l'a vu, mais aussi celles des veuves en manque, celles des instituteurs fascistes admirateurs de viriles empoignades spartiates, celles des pédophiles de cinéma, et j'en passe.

C'est que son "petit oiseau" , déjà si étonnamment disproportionné au repos, atteint une envergure aquiléenne quand il est chatouillé par la voix virile du Duce!

Tous aux abris!

Tandis que la guerre en Abyssinie et la prise de Makalé suscitent fêtes et commémorations -Marietta y a perdu son amoureux, une aubaine pour le "petit oiseau" de Michilino qui va trouver où se nicher pour la consoler! -, le petit Michilino lui aussi fait sa guerre, contre les communistes, les parjures, les adultères, les fornicateurs de tout poil!

Ça va saigner!

Le petit monstre priapique va faire bien des dégâts..

Avec la bénédiction de la Sainte Eglise et du Duce, ses saints patrons!

On est beaucoup plus mort de rire que de peur!
La satire est virulente et joyeusement iconoclaste.
Comme le satyre, son petit héros ...

Un Camilleri très rabelaisien, très politique et très politiquement incorrect !

Bégueules s'abstenir!
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