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Critique de Alfaric


C'est de la SF militaire américaine post "Battlestar Galactica" de bonne facture. Amis férus de science-fiction de réflexion, vous êtes priés de passer votre chemin.
Si "Battlestar Galactica" et ses thématiques religieuses lourdingues lorgnait fortement sur l'Exode biblique, "La Flotte perdue" pioche elle largement sur l'"Anabase" de Xénophon.
Et je ne peux pas croire que toutes les réminiscences de "Babylone V" soient purement fortuites… Laissons aux connaisseurs de la série culte de JMS le plaisir de les découvrir.

Mais qui dit SF militaire américaine dit background américano-américain.
L'Alliance doit donc défendre la démocratie, les libertés civiques et le 4e amendement contre le Syndic, Axe du Mal sidéral qui ressemble à une Union des Républiques Socialistes Stellaires. Fort heureusement c'est plus subtil qu'il n'y paraît de prime abord.

La grande idée du roman c'est que nous découvrons tout en même temps que le personnage principal Black Jack Geary. Il était capitaine au début de la guerre et à l'image du célébrissime "Buck Rogers" se retrouve en décalage total avec le monde qui l'entoure après avoir dérivé 100 ans en capsule d'hibernation.
Les techniques ont changé
L'art de la guerre a changé.
Les rapports de force ont changé.
L'Alliance a changé : Jack Geary subodore une fascisation qui ne lui plait guère… (Prenez ça dans les dents G. "War" Bush et Barack Obama « moi, Pdt des USA je fermerai Guantanamo », « moi, Pdt des USA j'interdirai la torture des prisonniers de guerre »…)

La propagande a fait de lui l'exemple à suivre pour plusieurs générations de soldats. Pour une grande partie de la flotte, c'est un héros de légende revenu au moment où en avait le plus besoin, pour les autres c'est un dangereux anachronisme qu'il faut remettre dare-dare au placard, pour le Syndic c'est un croquemitaine ressuscité d'entre les morts, pour l'Alliance, c'est un Napoléon en puissance... (encore une fois, remember John Sheridan de "Babylone V")

Nous prenons donc l'histoire en cours de route : l'armada de l'Alliance qui devait faire plier le système-mère du Syndic est tombée dans un piège et s'est pris une raclée historique. Il faut sauver ce qui peut l'être et les ¾ du roman sont en temps réel avec 0 temps morts ! A vitesses relativistes, on s'étripe dans l'espace à coup de mitrailles électromagnétiques, de canons à particules, de missiles nucléaires, de champs de nullité atomique… Mais surtout on s'enfuit pour sauver sa peau car les distances se comptent en minutes lumière. Bref c'est l'éclate totale pour qui aime ce genre si peu apprécié en France pour les raisons que l'on sait...

Au rayon des bémols :
- la couverture est un vilain montage photoshopé franco-français pas beau tout plein
- on tease sur les mystérieux Enigmas mais qu'importe, ils seront au coeur du 2e cycle !
- la prose de l'auteur est lissée, mais comme on reconnaît facilement le style Franck Reichert, difficile de savoir à qui véritablement l'attribuer
- les personnages sont peu nombreux et peu approfondis (normal pour un tome d'exposition)
A côté de Black Jack Geary on retrouve les drôles de dames que sont Tanya Desjani, capitaine de L'Indomptable, Vitoria Rione, la vice-présidente de la République de Callas (remember "Battlestar Galactica" encore) et Caribali, colonel des marines de la flotte.
Pour le reste on pioche dans la hiérarchie militaire des différents vaisseaux de la flotte pour fournir des alliés soit précieux soit douteux…

On sent l'auteur qui s'est posé les bonnes questions et c'est de la vraie bonne lecture loisir : vivement que je passe à la suite !!!
Evidemment comme trop souvent le très condescendant commissaire littéraire des dézingueurs du dimanche de "Bifrost" a condamné le livre, qualifié d'acceptable comme perte de temps mensuelle... Cela serait bien que lui et ses semblables se mettent à respecter un peu plus les lecteurs lambdas en bas leur tour d'ivoire…
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