La Chute

Ce livre est très particulier dans l'oeuvre de Camus. Il s'agit d'une longue confession - en forme de monologue - d'un brillant avocat, nommé Jean-Baptiste Clamence, qui a tout quitté à la suite d'un incident qu'il considère comme une forfaiture impardonnable. Un jour, par lâcheté, il a laissé se noyer une jeune désespérée qui s'est jetée dans la Seine sous ses yeux. Depuis lors, il s'est exilé en Hollande, devenant un juge-pénitent dans un café quelconque. Il y aborde des inconnus pour leur raconter sa lamentable histoire et aussi pour essayer de les remettre en question dans leur vie personnelle. Mais, ce faisant, il n'a pas vraiment l'espoir d'échapper à sa culpabilité et à son pessimisme général sur l'humanité.
Les bonnes intentions morales de ce livre sont évidentes et, de mon point de vue, très pesantes. Peut-être cet excès doit-il être pris au second degré ? Faut-il y voir de l'autodérision, à l'encontre la "belle âme" d'intellectuel de Camus lui-même ? Peut-être mais, même dans ce cas, je ne me sens pas du tout d'empathie pour le héros. Par ailleurs, le texte de ce bizarre roman est aussi décourageant pour le lecteur lambda: bavard, froid, grinçant, parfois grandiloquent. Décidément, je n'ai pas aimé ce livre !