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Critique de Fanny1980


Quand un livre est cité parmi les plus connus de son auteur qui a reçu le prix Nobel, quand il est présenté comme le troisième plus grand succès des éditions Gallimard, on ne peut que l'aborder avec un enthousiasme mêlé de crainte : vais-je comprendre l'engouement et le partager ?

Je referme La peste d'Albert Camus en étant impressionnée par cette lecture qui peut être appréhendée à trois niveaux : historique sur les épidémies de pestes buboniques et pulmonaires qui perdurent encore même à faible ampleur dans certaines régions du monde, allégorique en se référant à la peste brune, à savoir le nazisme, et d'anticipation avec la situation mondiale vécue au cours de la pandémie de COVID 19.

La peste est écrite comme une chronique et on suit donc les étapes avec d'abord les premiers signes sur des animaux, puis les premiers cas humains, la réflexion sur la découverte du mal et les éventuelles solutions, la prise de conscience, la mise en place des premières mesures, les contraintes auxquelles on ne peut déroger, le ressenti collectif et individuel dans une similitude entre les restrictions aux libertés d'aller et venir et l'enfermement, l'émotion dans la peur du lendemain, la lassitude dans une situation qui s'éternise, l'attente du bout du tunnel même si on sait qu'il ne sera pas un retour à la norme antérieure…

Sur le premier plan, tenant à la description des symptômes et de la gestion d'une épidémie de peste, ce livre retrace une réalité que j'avais découverte et qui m'avait particulièrement émue l'année passée lors de ma lecture d'Hamnet de Maggie O'Farrell.

Sur le deuxième plan, à savoir la résistance face au nazisme, chaque personnage représente une façon de réagir dans une société qui se transforme face à un fléau, avec l'enchaînement des grandes phases de la deuxième guerre mondiale. Ce roman publié en 1947 permet d'avoir une analyse passionnante et glaçante de l'époque qui venait de s'écouler.

Sur le troisième plan, Albert Camus ne pouvait envisager en 1947 les événements de 2020 et pourtant, on croirait une description des deux dernières années. Je ne mettrai pas de citations mais on retrouve le suivi des statistiques, les conséquences sur certains approvisionnements et sur les prix, le lien entre les experts médicaux et le pouvoir politique, la gestion des structures de soins…

Pour conclure, c'est un classique à découvrir ou redécouvrir en raison de son niveau d'analyse notamment sur la gestion d'une épidémie comme d'une guerre. Cependant, si vous êtes encore particulièrement touchés par la période COVID, ce n'est peut-être pas le bon moment pour que vous entamiez cette lecture…

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