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Critique de Littecritiques


Camus nous livre des conseils sur l’art de mourir qui ne peuvent se concevoir sans avoir appris à vivre.

Ce roman se décompose en deux parties.
La première s’intitule « Mort Naturelle ». Cette partie est assez déroutante, assez noire. Camus semble suggérer que la vie est absurde et dénuée de sens. La plume, à l’usuelle, révoltée de Camus parait dévoiler un Camus plus passif. Toutefois, l’écriture reste pour le moins intéressante puisqu’elle soulève de nombreuses questions philosophiques liées à la recherche du bonheur comme but ultime de la vie humaine ; le droit à choisir son moment pour mourir…
En effet, ce roman touche à des questions sensibles qui nous intéressent aujourd’hui et continueront d’intéresser les générations futures notamment la question de l’euthanasie. Il exprime subtilement et brillamment son avis sans que l’on puisse le lui reprocher.
Il peut paraitre osé de parler aussi crûment de la mort en prétendant la faire accepter au mieux ; et pourtant l’atmosphère du livre est légère comme si la mort n’était qu’une étape de la vie.

La deuxième partie est intitulée « Mort Consciente ». Le début reste toujours aussi pessimiste. Mais, petit à petit, le personnage apprend à vivre. Fort de son expérience et notamment de ses rencontres, Mersault nous donne des conseils pour être heureux. Il semble difficile à croire, puis, nous sommes emportés comme si son bonheur avait été approuvé par Camus lui-même.
Pourtant, les mots de Camus se font plus rares. Les descriptions prennent de plus en plus d’envergures comme s’il avait fini son devoir d’enseignement. Le lecteur semble être légitimé à donner des conseils de vie à Mersault ; mais en les criant, c’est à lui-même qu’il les donne.


Finalement, ce roman est construit de telle sorte que nous sortons petit à petit des abîmes d’un pessimiste saisissant pour atteindre une philosophie plus positive. En effet, si la première partie est si noire, c’est que le personnage n’a pas fait le choix du bonheur ; aussi lorsqu’il décide de vivre, le livre revêt un tout autre aspect. La rupture est brutale mais démontre que si, dans un premier temps, Camus aborde la mort aussi négativement ; c’est pour mieux faire un éloge de la vie ensuite. En effet, la manière qu’a Camus d’aborder la mort, est, paradoxalement un appel au bonheur et à la joie.


Lien : http://littecritiques.blogsp..
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