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EAN : 9782070402465
176 pages
Gallimard (05/01/2010)
3.76/5   357 notes
Résumé :
"Je suis certain qu'on ne peut être heureux sans argent. Voilà tout. Je n'aime ni la facilité ni le romantisme. J'aime à me rendre compte. Eh bien, j'ai remarqué que chez certains êtres d'élite il y a une sorte de snobisme spirituel à croire que l'argent n'est pas nécessaire au bonheur. C'est bête, c'est faux, et dans une certaine mesure, c'est lâche."

En 1938, Albert Camus abandonne son premier roman, "La mort heureuse", pour commencer à rédiger "L'é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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C' est très jeune que Camus a commencé à écrire car il a découvert que la
littérature pouvait parler de tout .Il a composé des essais , directement liés à
son expérience de la vie et du "quartier pauvre" où il a vécu son enfance .
Pendant deux ans , Camus tâtonne, rédige, corrige , pour finalement laisser
tomber le projet d' écrire " La mort heureuse" et se lancer dans l' écriture de
son célèbre roman : "L' Etranger" .
le succès est immédiat et l' auteur est propulsé au-devant des romanciers
célèbres qui l' encensent . Cette notoriété s' amplifie encore avec la parution d' un autre chef-d'oeuvre : " La Peste" .
" La mort heureuse " raconte l' histoire d' un homme qui veut à tout prix
être heureux et pour réaliser " son rêve ou son projet " , il va jusqu' à tuer
un homme riche pour le voler c' est-à-dire il commet " un crime crapuleux" .
Mais Mersault, le principal protagoniste de " La mort heureuse" , malade, ne profite pas longtemps d' un bonheur insouciant : il doit affronter la
redoutable question de savoir si l' on peut mourir à la fois lucide et heureux .Et là se pose un problème philosophique et un grand dilemme .
Dans ce roman on remarque tous les thèmes qu' évoquent souvent Camus
dans son oeuvre : la mort, la vie, la santé, le bonheur, la richesse, la
pauvreté, la maladie, le destin, la force, la faiblesse,...
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Sensiblement convaincante, l'histoire racontée par Albert Camus laisse pourtant tout le temps à distance. Meursault est un homme compliqué plus que complexe qui rêve, comme d'un idéal de romantisme, de faire sienne la doctrine du « Carpe Diem ». Il aimerait être sans attaches ni ambitions, parce qu'il espère que le seul moyen d'être heureux consiste à être dénué de tout ce qui fait une existence conventionnelle. Et pourtant, s'il parvient à quitter sa famille et ses amours, ses tâches professionnelles et ses occupations quotidiennes, il n'arrive jamais à prendre du recul quant à lui-même, dans le sens où il est contraint de vivre malgré tout.


La description de cette souffrance intellectuelle et psychologique semble authentique et pourtant, du début à la fin de la Mort heureuse, Albert Camus donne l'impression de nous raconter l'histoire d'un homme malheureux parce qu'il n'arrive pas à vivre l'instant présent, et pire encore : dont la seule satisfaction est d'être malheureux parce qu'il n'arrive pas à être heureux ; voire se contemplant être heureux d'être malheureux parce qu'il ne peut pas l'être… assez agaçant. La forme du roman n'est sans doute pas adaptée pour ce thème. Trop démonstratif, Albert Camus aurait peut-être mieux fait de s'exprimer directement plutôt que de passer par l'intermédiaire d'un personnage chancelant, théorisé jusqu'à l'abstraction même dans ses sentiments les plus intimes.
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Précédant "L'étranger" dans sa rédaction, non publié par Camus lui même, et articulé autour du même personnage principal, orthographié ici Mersault on retrouve les sensations du célèbre roman. C'est selon l'auteur, un roman raté. Pour nous, c'est cependant tellement beau, cette écriture, ce cadre...
Mersault, employé au port d'Alger, rencontre un riche infirme par l'intermédiaire de sa maîtresse Marthe. Ce dernier demande à Mersault de le supprimer dans des circonstances lui assurant l'impunité. En échange, il deviendra riche, ouvrant ainsi l'un des accès au bonheur.
Les deux parties du livre, la mort naturelle et la mort consciente faisant écho à l'essai "l'envers et l'endroit" publié en 1937 dont Camus dit que c'est " la source secrète de toute sa pensée".
Lyrisme, détachement du narrateur, on retrouve dans ce roman les fondamentaux de l'auteur.
Quête du bonheur sans amour, « le prix de la liberté, c'est la solitude. »
A lire forcément.
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Patrice Mersault est en quête du bonheur. La mort heureuse est un bon moyen de puiser les origines de la future oeuvre magistrale de Camus. Ainsi dans ce récit publié à titre posthume, on trouve les origines de l'Etranger, mais aussi le personnage Bernard, un certain docteur. Ce Bernard on le retrouve toujours docteur dans le grand récit de Camus : La Peste.
Ce livre est une bonne reflexion sur les moyens d'accèder au bonheur, l'auteur abordant différents thèmes autour de cette quête : la place de l'amour dans la conception du bonheur, la place de la nature, de la solitude, du voyage, des rituels simples et quotidiens.
J'ai preféré la première partie avec Zagreus où beaucoup d'éléments de l'Etranger sont dèjà présent, notamment le descriptif d'un dimanche depuis le balcon de Mersault, un passage que je trouve toujours poétique. On retrouve un meutre, le restaurant de Céleste...
La seconde partie, "la mort consciente" me semble par moment plus brouillonne, plus bavarde, le style beaucoup moins précis, simple, efficace.
Néanmoins la reflexion de fond pour savoir si l'être humain pour être heureux doit se couper du monde est intéressante.

Au final, une publication qui est evidemment pas la meilleure de Camus, rien de plus normal ce n'était que ses "carnets de travail", mais demeure intéressante dès lors qu'on la considère comme un complément de son oeuvre.
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Premier projet romanesque datant de 1937 "La mort heureuse" a été abandonné par le jeune Albert Camus au profit de "L'étranger" dont les noms des personnages principaux sont proches : le Patrice Mersault de ce roman laissera la place à Meursault.
Publié à titre posthume en 197, il raconte l'histoire d'un modeste employé qui cherche à être heureux quitte à tuer, ce qui en fait un roman philosophique même si le titre peut sembler contradictoire. Dans "La mort heureuse" il y a d'abord la mort avec le meurtre commandé par un homme handicapé qui ne peut pas se suicider et qui permet à Patrice Mersault de s'enrichir. Mais il y a aussi sa propre mort dont il prend conscience quand son médecin lui annonce qu'il est gravement malade. Il va donc décider d'être lui-même, de faire des choix qui peuvent aller jusqu'à justifier le fait de ne pas choisir entre deux femmes.
On retrouve les thèmes et les lieux favoris d'Albert Camus à travers Patrice Mersault qui voyage en Europe entre Prague et Gênes, pour revenir à Alger dans "la maison devant le monde" ou, plus à l'ouest, à Tipasa, dans la cité romaine en ruines d'où l'on peut voir les paysages lumineux d'Algérie comme la mer bleu acier.
L'oeuvre humaniste d'Albert Camus est indissociable de la nature qu'il décrit dans une prose poétique parfaite. Mais si la nature est présente dans ce roman, Patrice Mersault aime trop la vie pour s'en satisfaire. Pour cet idéaliste, la vie doit être brûlante et effrénée d'où l'importance de l'amour des femmes qui ont beaucoup de places dans sa vie.
Pour un premier roman, je suis éblouie par le style même si la construction du texte est parfois critiquée y compris par l'auteur.


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Citations et extraits (134) Voir plus Ajouter une citation
Meursault pensait à Lucienne Raynal. Quand il avait dit auparavant que les femmes étaient belles dans les rues, il voulait dire surtout qu'une femme lui avait paru belle. Il l'avait rencontrée chez des amis. Une semaine auparavant, ils étaient sortis ensemble et, n'ayant rien à faire, s'étaient promenés sur les boulevards, le long du port, par une belle matinée chaude. Elle n'avait pas desseré les dents et, la raccompagnant chez elle, Meursault s'était surpris à lui serrer la main longuement et à lui sourire. Elle était assez grande, ne portait pas de chapeau, était chaussée de sandales découvertes et habillée d'une robe de toile blanche. Sur les boulevards ils avaient marché contre un vent léger. Elle posait son pied bien à plat sur les dalles chaudes, y prenait appui pour se soulever légèrement contre le vent. Dans ce mouvement, sa robe se plaquait contre elle et dessinait son ventre plat et bombé. Avec ses cheveux blonds en arrière, son nez petit et droit et l'élan magnifique de ses seins, elle figurait et sanctionnait une sorte d'accord secret qui la liait à la terre et ordonnait le monde autour de ses mouvements. Lorsque, son sac balancé dans la main droite ornée du bracelet d'argent qui cliquetait contre la fermeture, elle levait la main gauche au-dessus de sa tête pour se protéger du soleil, la pointe du pied droit encore sur le sol, mais prêt à le quitter, il semblait à Patrice qu'elle liait ses gestes au monde.
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À la fin de l'année le blé germait déjà dans certaines terres, tandis que d'autres finissaient à peine de recevoir les labours. Un peu plus tard, les amandiers à nouveau furent blancs dans le ciel glacé et bleu. La nouvelle année se poursuivit dans la terre et le ciel. Le tabac fut planté, la vigne labourée et soufrée, les arbres greffés. Le même mois, les nèfles mûrirent. À nouveau la fenaison, les moissons et les labours d'été. À la moitié de l'année de gros fruits juteux et collant aux doigts garnissaient les tables : figues, pêches et poires qu'on mangeait goulûment entre deux battages. Aux vendanges suivantes, le ciel se couvrit. Venant du nord, passèrent des bandes noires et silencieuses d'étourneaux et de grives. Pour eux les olives étaient déjà mûres. On les cueillit peu après leur passage. Dans la terre gluante, une seconde fois le blé germa. De gros vols de nuages venant aussi du nord passèrent sur la mer et sur la terre, brossèrent l'eau de son écume et la laissèrent nette et glacée sous un ciel de cristal. Pendant plusieurs jours, il y eut dans le soir des éclairs lointains et silencieux. Les premiers froids commencèrent.
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Tout s'oublie, même les grands amours. C'est ce qu'il y a de triste et d'exaltant à la fois dans la vie. C'est pour ça qu'il est bon quand même d'avoir eu un grand amour, une passion malheureuse dans sa vie. ça fait au moins un alibi pour les désespoirs sans raison dont nous sommes accablés.
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Et puis ce fut Alger, la lente arrivée au matin, la cascade éblouissante de la Kasbah au-dessus de la mer, les collines et le ciel, la baie aux bras tendus, les maisons parmi les arbres et l'odeur déjà proche des quais. Alors, Mersault s'aperçut que pas une seule fois depuis Vienne il n'avait songé à Zagreus comme à l'homme qu'il avait tué de ses mains. Il reconnut en lui cette faculté d'oubli qui n'appartient qu'à l'enfant, au génie et à l'innocent. Innocent, bouleversé par la joie, il comprit enfin qu'il était fait pour le bonheur.
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L'erreur, petite Catherine, c'est de croire qu'il faut choisir, qu'il faut faire ce qu'on veut, qu'il y a des conditions du bonheur. Ce qui compte seulement, tu vois, c'est la volonté du bonheur, une sorte d'énorme conscience toujours présente. Le reste, femmes, œuvres d'art ou succès mondains, ne sont que prétextes. Un canevas qui attend nos broderies. […] Ce qui m'importe c'est une certaine qualité de bonheur. Je ne puis goûter le bonheur que dans la confrontation tenace et violente qu'il soutient avec son contraire. […]Si je suis heureux c'est grâce à ma mauvaise conscience. J'avais besoin de partir et de gagner cette solitude où j'ai pu confronter en moi ce qui était à confronter, ce qui était soleil et ce qui était larmes... Oui, je suis humainement heureux.
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Vidéo de Albert Camus
Rencontre avec Denis Salas autour de le déni du viol. Essai de justice narrative paru aux éditions Michalon.
-- avec l'Université Toulouse Capitole


Denis Salas, ancien juge, enseigne à l'École nationale de la magistrature et dirige la revue Les Cahiers de la Justice. Il préside l'Association française pour l'histoire de la justice. Il a publié aux éditions Michalon Albert Camus. La justice révolte, Kafka. le combat avec la loi et, avec Antoine Garapon, Imaginer la loi. le droit dans la littérature.


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02/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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