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Critique de mpidelph


Corey, journaliste et rédacteur en chef du Speaker-Sentinel assiste, à titre privé, aux obsèques du sénateur Henry Bonwiller. Il y est accompagné de Trieste Millbury jeune stagiaire au journal. La mort du sénateur est le point de départ de ce roman passionnant qui nous plonge au coeur d'une campagne politique américaine dans les années 70 part l'intermédiaire du récit qu'en fait Corey à Trieste.

Corey Sifter est issue d'une famille ouvrière de l'Etat de New York. Son père est plombier et sa mère est au foyer. Au début des années 70 la principale activité de la région est l'exploitation minière. Corey assiste un jour son père lors d'une intervention sur le domaine de la famille Metarey, très puissante famille de la région. Il devient tout d'abord “homme à tout faire” sur le domaine lors des vacances puis petit à petit devient l'assistant de la famille. Il a un profond respect pour cette famille et notamment pour Mme Metarey, aviatrice et femme paraissant très indépendante et Mr Metarey. Les deux filles de la famille ont un comportement à la fois d'enfants gâtées et d'enfants un peu paumées. Grâce à la générosité de la famille Metarey, Corey effectue ses études dans une pension privée où il est un élève exemplaire. Mr Metarey est un très solide soutien du sénateur Bonwiller et Corey va activement participer à la campagne présidentielle de celui-ci.

Le sénateur Bonwiller lutte pour le retrait des troupes du Vietnam, il veut être le président du rêve américain, de l'égalité, du respect des droits, le président d'une Amérique juste. le livre nous fait ressentir avec force l'euphorie de l'engagement politique, des convictions, et l'excitation ainsi que l'emulsion intellectuelle que doit provoquer une campagne. Corey est naïf, il voit la politique comme un combat d'idée, il associe l'homme politique à son discours, hors un tragique évènement va lui prouver petit à petit que pour gagner certains hommes sont prêts à tout (mensonge, parjure,…). Il va également découvrir un monde où l'argent et la luxure règne.

Le sénateur nous laisse en permanence entre deux sentiments : l'admiration pour l'homme politique, ses actions et ses idéaux et le dégout pour l'homme “privé” par sa lâcheté et son comportement envers les femmes. Tel un prédateur, rien ne l'arrête dans sa campagne, ni la mort d'une femme, ni les soupçons de la polices, ni les médias qui commencent à le “lâcher”. On a l'impression d'un aveuglement, comme si prit dans cette course folle à la présidence plus rien ne pouvait le stopper et surtout pas les bons conseils de Mr Metarey… dont le dernier acte sera certainement une conséquence de ce fou tourbillon vers le pouvoir.

Ce roman est une véritable épopée dans une époque de l'histoire américaine passionnante. Les personnages créés par l'auteur sont à multiples facettes. Trieste à qui Corey raconte tout à la fois l'histoire avec un grand H et sa propre histoire est particulièrement attachante par sa vivacité d'esprit, sa pertinence et son répondant. J'ai également beaucoup d'affection pour le père de Corey, taiseux ouvrier qui passe sa fin de vie à littéralement dévorer des livres et son ami et ancien voisin Mr McGowar ne s'exprimant que par écrit sur un bloc de papier. Ces deux personnages secondaires sont en fait les plus lucide sur le monde qui les entoure.

Ce roman passionnant est également un magnifique livre sur les clivages sociaux et la naissance du syndicalisme ouvrier.
Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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