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Critique de Godefroid


Rien, plus rien au monde est le triste monologue intérieur d'une modeste ménagère complètement usée par une vie de routine, réduite à rêver de fortune devant les émissions people qui envahissent sa télé, coincée entre son modeste appartement et les super marchés discount voisins, délaissée par un mari qui malgré tout a plutôt l'air d'un brave gars. Sa fille sort de l'adolescence et s'amourache d'un jeune arabe, s'obstine à gaspiller le peu d'argent qu'elle gagne dans toutes les saloperies de collections accroche-gogo qui sortent, de plus en plus nombreuses, dans les kiosques à journaux. C'en est trop. Et là, le vermouth qui l'imbibe en permanence ne suffit plus à contenir la frustration pleine de rage qui couve depuis bien trop longtemps.

Ce court texte d'une soixantaine de pages est un véritable coup de poing. le style, extrêmement réaliste, colle parfaitement à l'expression de ce personnage de femme au bout du rouleau et nous met aux premières loges d'un drame ordinaire aux résonances sociales manifestes. Carlotto écrit à l'américaine : pas d'analyse pompeuse, pas de message (en apparence du moins), pas de leçon à qui que ce soit. Cette peinture incontinente d'une réalité déformée rappelle les meilleurs moments d'un Selby ou d'un Buckowski (par exemple), c'est dire.
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