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Critique de dbacquet


Carmen Bernand a longtemps vécu à Buenos Aires. C'est donc avec une émotion palpable et parfois bouleversante qu'elle en entreprend l'histoire, avec une foule d'anecdotes qui s'enchaînent à un rythme alerte, de ses fondations quasi mythiques, sur les rives du Rio de la Plata, par des conquistadors assoiffés d'or, harcelés, en ces confins hostiles, par les pumas, les jaguars et les indiens qui finirent par les massacrer, jusqu'aux heures sombres de la dictature, quand un groupe de militaires réactionnaires décida d'étouffer dans la terreur toute velléité contestataire d'une jeunesse souvent excessive et turbulente. Les mères des disparus défilant et demandant justice, sur la place de mai, hantent encore les esprits. Buenos Aires semble toujours avoir été une ville de contrastes et de mutations, de déracinement et de nostalgie, où à la fin du 19éme siècle l'immigration, essentiellement européenne, attirée par la prospérité économique, allait devenir massive. Les Mulâtres et les descendants d'esclaves qui composèrent pendant longtemps une part importante de la population y jouèrent cependant un rôle important, en faisant de Buenos Aires, un extraordinaire creuset musical et le tango a beaucoup emprunté aux rythmes africains, tout en s'imprégnant des danses de salon alors à la mode, telles que la Polka ou la Mazurka. Celui-ci a été aussi associé à un type social, le « compadrito », qu'on retrouve en littérature, sorte de Titi Portègne, issu des faubourgs misérables et mal famés, souvent hâbleur et provocant, parfois associé à un proxénète, et aussi porteur d'un mal existentiel et d'une interrogation métaphysique qui semblent caractériser la ville. Bref, à l'instar de la ville, ce livre est foisonnant et ne manque pas non plus d'en évoquer les grandes figures : Gardel, Borges, Evita Péron, la sainte des sans chemises…
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