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Critique de Flaubauski


Matilde, Marta, Laurita... Toutes de jeunes madrilènes des années 1930 sans le sou, vivant avec leur famille dans un certain dénuement, se retrouvant à travailler dans un salon de thé, au rayon pâtisseries, pour une bouchée de pain, prenant le risque, si elles suivent les ouvriers syndiqués des autres magasins de la rue dans leur grève, de se faire renvoyer, et de devoir, derniers saluts pour survivre, se prostituer, ou se marier avec le premier venu, quitte à perdre toute liberté - qui dit grève dit difficultés à se faire embaucher ailleurs, en effet.

C'est ce quotidien, principalement féminin, qui nous est, dans Tea Rooms, proposé par Luisa Carnés, à la manière d'un reportage la plupart du temps, au style très clair, très circonstancié, parfois via des pointes plus vindicatives et révoltées, foncièrement plus poétiques, et de fait plus touchantes. Car derrière ce quotidien, l'autrice dénonce bien entendu les conditions de travail du prolétariat, mais plus encore celles du prolétariat féminin, bien souvent oublié dans les diverses revendications, comme dans tout le reste.

Un roman engagé, mais qui n'en oublie pas pour autant de s'incarner dans une plume singulière, la plus à même de faire sentir cet engagement. Un roman exactement comme je les aime en somme. Je vais désormais essayer de lire davantage d'oeuvres de Luisa Carnés, quitte à plonger dans des versions originales espagnoles non encore traduites !
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