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Critique de Bazart


Bazart
25 septembre 2014
Résumons : c'est l'histoire d'un guérisseur rural qui pratique des exorcismes et qu'on prend pour un sorcier. Il parle avec le diable, dans le désert. Sa famille voudrait le faire enfermer. Il s'entoure d'une bande de bras cassés qu'il terrifie par des prédictions aussi sinistres qu'énigmatiques et qui prennent tous la fuite quand il est arrêté. Son aventure qui a durée moins de trois ans, se termine par un procès à la sauvette et une exécution sordide, dans le découragement, l'abandon et l'effroi. » Deux mille ans plus tard on en parle encore.

Emmanuel Carrère utilise une nouvelle fois son héros de roman préféré, lui-même, pour nous raconter les débuts du christianisme. C'est en conteur, en historien, mais surtout en enquêteur méticuleux et scrupuleux qu'il marche sur les traces de Paul (celui du chemin de Damas…) et sur ceux de Luc qu'il considère comme le premier romancier. Carrère parle de lui, de sa crise de foi, il y a vingt ans il s'est cru chrétien et durant trois années, il fut un vrai bigot. Sa foi s'est envolée comme elle était venue, seule est resté la question : pourquoi deux mille ans plus tard on en parle encore ?

Sous la plume de Carrère les lettres de Paul et l'évangile de Luc deviennent de précieux documents historiques sur la vie des premières communautés chrétiennes et sur la vie quotidienne autour de la Méditerranée que Paul et Luc en bons prosélytes ont parcourue sans cesse dans le milieu du premier siècle. La vie de Paul est un péplum fait d'amitié, de trahison, de foule en délire et de Romains médusés de voir une bande de monothéiste s'entre déchirer.

Utilisant des anachronismes plutôt bienvenus, il compare le début du Christianisme à l'Union Soviétique après Lénine, le lecteur avance dans le premier siècle de notre ère en terrain presque connu.

Luc sera l'écrivain, le rapporteur peut être le plus fidèle car le moins exalté. Carrère s'écrit en train d'écrire, c'est sa marque de fabrique.

Deux mille ans plus tard, il relit les évangiles, les digère et les réécrit pour nous, et ce serait bien le diable que son récit devienne étouffe chrétien".
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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