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Critique de MeljuK


Quelle difficile tâche que celle choisit par Emmanuel Carrère, lorsqu'il a décidé de chroniquer, de façon hebdomadaire, pour L'Obs, le procès des attentats du 13 novembre 2015.

C'est ce recueil, plus quelques ajouts, qu'il nous offre dans ce V13, nom de code de ce procès pharaonique.

L'exercice était ambitieux et complexe, ne pas tomber dans l'énumération ou l'accumulation de témoignages, dire l'horreur et s'y confronter quotidiennement pendant 9 mois (et plus, le procès ayant été rallongé à cause du Covid), affronter les récits des atrocités perpétrées ce soir là et en faire quelque chose de « digeste »pour le lecteur.

La trame de l'ouvrage est donc chronologique et suit celle du procès.

Celui-ci commence par les déclarations de toutes les parties civiles, qui s'enchaînent jour après jour, et l'auteur en dit quelque chose de terrible mais pourtant vrai : « … mais la vérité est que l'espace du Bataclan, la chronologie de la tuerie et les parcours des survivants ont été tellement labourés dans tous les sens qu'on ne sait plus comment accueillir ces paroles qui nous déchirent toujours mais ne nous surprennent plus. »

S'ensuivent les déclarations des mis en cause, plus ou moins bavards, plus ou moins impliqués dans la recherche des causes des événements, recherche nécessaire à la compréhension de l'inexplicable, de l'indicible.

Enfin, l'évocation des réquisitions du Ministère public et des plaidoiries des différents avocats.

Emmanuel Carrère parvient à retranscrire l'ambiance particulière de ce procès hors normes, les liens qui se tissent entre ces gens qui font inlassablement le déplacement, qu'ils soient avocats, victimes, journalistes. Il évoque avec justesse et sans condescendance les attitudes, les postures, les paroles. Il met de l'humain dans l'horreur.

Malgré la difficulté du sujet, c'est un pari réussi que ce V13.
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