AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de roseheleaecrit


Chronique ETENESH, L'Odyssée d'une migrante, par Paolo Castaldi aux éditions Des ronds dans l'O.
Le récit relate le périple d'Etenesh entre Addis Abeba, Éthiopie et l'île Lampedusa en Italie. presque deux ans pendant lesquels elle est passée entre les mains de passeurs – ou de trafiquants d'hommes – pour une cauchemardesque traversée du Soudan, elle a connu l'enfer du désert du Sahara et celui d'une prison en Libye.
Le style du dessin est acéré. Les traits sont durs. Presque géométriques. Les couleurs sombres.
Noir et ocre. Noir, comme la couleur de la nuit des prisons. Comme la couleur du sang. Comme la couleur du sang sur le sable du Sahara.
Noir et bleu. Bleu comme la couleur dans le fond de l'océan, là où gisent tant de morts oubliés. Comme la couleur des larmes. Comme la couleur du sel de l'eau de mer qui ronge les os et les espoirs.
Au-delà des faits et de leur violence (la torture, les viols qui sont suggérés sans être dessinés), l'émotion suinte, à fleur d'une peau déchirée. Une émotion vive comme le dessin et forte.
Le terme Odyssée dans le titre me questionne. En effet, dans l'Odyssée, Ulysse semble invaincu. Il surmonte les obstacles. Un à un. Sans rien perdre de sa détermination. Sans souffrir de l'absence. Sans souffrir de l'exil. Ce n'est pas le cas ici. le traumatisme est là. le traumatisme est tel que l'héroïne ne tient plus à la vie. Ce n'est plus de la survie, car ce n'est plus de la vie. Elle n'est plus en vie puisqu'elle n'est plus considérée comme un être humain.
Un récit bouleversant. Qui ne laisse pas insensible. Qui devrait être placé entre toutes les mains de ceux qui déclarent : « ils n'ont qu'à rentrer chez eux ». « Il n'y a pas de place ici ».
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}