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Critique de Bookycooky


Le dernier livre à être traduit en français de Horacio Moya est basé sur un pan de l'histoire du El Salvador, celle de la dictature de Maximiliano Hernández Martínez, surnommé « le sorcier nazi », dû à son intérêt pour le spiritisme. Un règne qui dura 12 ans, de 1932 à mai 1944. Moya nous y plonge à travers le journal de Haydée dont le mari, Pericles est prisonnier politique. Nous sommes à la mi-mars 1944, alors qu'approche le dimanche de Pâques, où un coup d'état raté dans le but de renverser Martinez va avoir lieu , compliquant la situation déjà précaire. D'autant plus que le père de Pericles est un fidèle colonel du dictateur et le fils de Pericles et Haydée , Clemente, qui travaille à la radio, sera le premier à proclamer la mort du dictateur, qui malheureusement est une fausse nouvelle.
Alternant trois différentes formes narratives,comme dans l'”Effondrement”,
La forme du journal, celui de Haydée,
Celle qui rappelle une pièce de théâtre, dont les protagonistes sont deux fugitifs, condamnés à mort, Clemente et son cousin Jimmy, officier ayant participé au coup d'état raté ,
Et une troisième,surprise, que je vous laisse découvrir,
Moya capte l'histoire des Aragon, famille bourgeoise salvadorienne dans une période turbulente et très intéressante de l'histoire d'El Salvador. Il raconte ce mois crucial entre deux événements majeurs, jusqu'au dénouement final spectaculaire, qui n'est pas de la fiction. Il y revient sur la violence inouïe et l'injustice qui ont sévi son pays, aux griffes d'un tyran prêt à tout, ayant perdu le soutien des américains qui le posèrent sur son trône douze ans auparavant. L'attraction du livre, vient de la plume exquise de Moya, de ses personnages terriblement humains, et la différence de ton et de rythme entre les deux formes narratives qui s'alternent; le ton dramatique du journal et celui ironique de la partie des “Fugitifs”, qui avec humour nous tient en haleine jusqu'au bout, avec une partie finale en bonus. Sacré Moya !
Le dénouement est une leçon d'histoire à méditer. La preuve qu'avec le courage, la solidarité et la volonté, un peuple peut changer le cours de son destin, même temporairement, bien qu'il y ait malheureusement sans aucun doute la patte américaine, et que la suite de la grande Histoire montre qu'on n'apprend rien des leçons.

Comme toujours Horacio Moya, magicien de la prose est passionnant à lire. C'était mon cinquième livre lu de lui, jamais, jamais déçue.

« Je m'en tiens toujours à ce que j'ai toujours cru: il doit exister un enfer où cet homme doit payer pour tout le mal qu'il nous a fait. »
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