Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur, le mot confiance…
Amour et justice et le mot liberté…
Et certains noms de femmes et d’amis
Je pense rarement à mon adolescence.
A cette adolescence, un peu curieuse, un peu bizarre, qui fut la mienne. Mi-figue, mi-raisin.
... Douce-amère. (p.155)
Plus que prisonnière, je suis emprisonnée.
Mes parents, ma mère surtout, tissent leur toile comme une araignée, une toile, qui, peu à peu, m'ôte de l'assurance, me fait perdre confiance. En moi. En la vie. (p.7)
"Mes parents ne m'aiment pas."
Ce n'est pas une phrase négative. C'est une affirmation, une constatation.
Ils ne me détestent pas. Ils ne me haïssent pas. Tout simplement, ils sont indifférents. Et je m'habitue à ce vide dans ma vie. A ce "non-plein". (p.149)
Je ne supporte pas cette différence : filles-garçons. Elle me révolte. les filles doivent "aider" les garçons... (p.20)
J'écris plus particulièrement ce récit pour les jeunes qui se sentent, au sein même de leur famille, emprisonnés. Rejetés.
Pas aimés. Ceux qui vivent leur adolescence comme un tunnel noir.
Je veux juste témoigner : au bout du tunnel, la liberté et le bonheur restent toujours possibles. (p.8)
J'ai l'impression, pourtant, de me trouver en prison.
La prison, n'est-ce pas un endroit qui déplaît, dont on voudrait s'évader, où l'on rêve d'un "ailleurs" ? (p.7)