AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de UnKaPart


La guerre de Sécession a vu beaucoup de francs-tireurs se battre en marge des armées régulières. Si certains se livrent à une guérilla cantonnée au domaine militaire, d'autres ne sont ni plus ni moins que des pillards et des criminels de guerre. Quantrill appartient à la seconde catégorie. Sa carrière de bandit avait débuté avant la guerre civile, cette dernière lui fournira un prétexte pour se livrer aux pires turpitudes, du pillage de bourgades aux massacres de civils. Se battant moins pour la Confédération que pour sa pomme, il finira par avoir sur le dos l'armée sudiste en plus des troupes nordistes.
On atteint ici les limites du mariage entre Histoire et humour. Cauvin aurait dû s'inspirer d'un personnage historique plus neutre ou en inventer un de toutes pièces. le profil du type ne colle pas avec une BD humoristique, trop noir, trop chargé, trop connoté.
D'un côté, on suit une traque et une double mission, d'infiltration pour Chesterfield, de protection des civils par Blutch, qui fontionnent bien, avec peu de fantaisies et pas trop de gaffes de nos Bleus. Leur efficacité concorde avec le cadre sérieux, voire dramatique de l'intrigue (l'album s'ouvre quand même sur un carnage de civils innocents et des soldats de l'Union censés les protéger).
De l'autre côté, on trouve les éléments comiques de la série, qui fonctionnent tout aussi bien. Je pense à la scène d'évasion bidon et au running-gag de Blutch en as du camouflage qui sort de nulle part à tout bout de champ comme un vrai ninja.
Le mix donne un album qui souffle le chaud et le froid, capable de réussir séparément sur les deux tableaux comique et dramatique, mais sans qu'on sache jamais sur quel pied danser vu le contexte de crimes de guerre. Je ne sais pas si le qualifier de “bon album raté” a un sens, mais c'est ce qui reflète le mieux les qualités et les défauts de cet opus. Cette impression branlante d'entre-deux tient sans doute dû aussi à la fin, insatisfaisante, qu'on aurait préféré raccord avec celle, historique, de Quantrill qui a eu ce qu'il méritait : le 10 mai 1865, il reçoit une balle dans la colonne vertébrale, qui le paralyse et, après trois semaines d'agonie, il finit par crever en prison.
Lien : https://unkapart.fr/les-tuni..
Commenter  J’apprécie          92



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}