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Critique de vincent34380


Imaginez un mélange de l'un des avocats les plus habiles de John Grisham, et d'un vrai dur, dans le genre d'un Jack Reacher, vous obtenez Eddie Flynn.
Eddie Flynn est un avocat au passé d'escroc de haut vol. A la suite d'une affaire qui a mal tourné, il a sombré dans l'alcool et la dépression, avant de suivre une cure de désintoxication et de retrouver le chemin des prétoires…

« – Faites exactement ce que je vous dis, ou je vous loge une balle dans la colonne vertébrale, dit une voix masculine avec un accent d'Europe de l'Est. »
Dès le début, le ton est donné. Eddie est enlevé dans le tribunal et conduit dans une voiture ou l'attend un dénommé Volchek, le caïd de la « bratva » (mafia russe) de New York. Cet individu ne désire rien d'autre que d'être défendu par Eddie dans un procès pour meurtre. Pour s'assurer sa collaboration pleine et entière, il a fait enlever Amy, la fille de l'avocat, que ses sbires retiennent prisonnière. de plus, il demande à Eddie d'introduire dans l'enceinte du tribunal une veste piégée à l'explosif, qui doit servir à tuer Little Benny, le témoin clé de l'accusation. S'il se dérobe à cette tâche, sa fille sera exécutée.

Pour se sortir de ce pétrin et de la menace que font peser les Russes sur lui et sa famille, Eddie va devoir employer toutes les ruses de son métier d'avocat, et toute son expérience d'arnaqueur.

« le palais de justice de Chambers Street m'avait fait et m'avait brisé. Les vétérans des instances inférieures l'avaient surnommé « l'hôtel Dracula » sans que personne sache vraiment pourquoi. Certains pensaient que cela venait de la ressemblance avec Bela Lugosi d'un juge longtemps resté en poste. Pour moi, ce bâtiment avait réellement fait office d'hôtel pendant les six derniers mois d'existence de mon cabinet. … Nous défendions nos affaires pendant la journée, puis restions traîner autour du tribunal de nuit pour faire notre marché parmi les nouvelles arrestations. La plupart des accusés n'avaient pas d'avocat quand ils comparaissaient, parce que la majorité des cabinets était fermée à cette heure-là ; seuls un petit nombre de pénalistes compétents maintenaient une permanence. »
Au risque de « spoiler », je n'en dirai pas davantage sur l'intrigue, sinon que les choses ne vont jamais dans le sens qu'Eddie a prévu.

Ainsi, les retournements de situation sont nombreux, et à chaque fois, il faut à Eddie toute son intelligence pour rebondir, et l'aide de ses amis, pour certains pas très recommandables, liés à son passé.
Obligé d'improviser sans cesse, son instinct, sa solide connaissance du droit, alliés à un sang froid à toute épreuve, lui seront bien utiles pour se sortir de ce mauvais pas.
« Non – en fait, je n'avais pas vraiment changé.
Les compétences et les techniques que j'avais développées et qui avaient fait de moi un arnaqueur de talent – distraction, manipulation, persuasion, suggestion, diversion, observation, etc. – m'avaient été aussi utiles dans la rue il y a bien longtemps qu'en salle d'audience ces neuf dernières années. J'étais resté le même. J'avais juste changé de terrain de chasse. »
Le roman se déroule à un rythme endiablé, entre les scènes d'action où Eddie est aux prises avec les mafieux, et les joutes oratoires de salle d'audience, qui feraient d'Eddie Flynn un fils naturel du Perry Mason d'Erle Stanley Gardner.

Même si certaines scènes ne sont pas trop crédibles dans leur exagération, on s'en fiche un peu. Au diable la vraisemblance ! L'important reste le plaisir que prend le lecteur à suivre cette histoire menée à un train d'enfer. L'auteur, lui-même avocat, semble avoir pris un grand plaisir à l'écrire.
Le style est agréable, enlevé et la narration ne souffre d'aucun temps mort. Les scènes de prétoire sont admirablement bien rendues, et les ping-pongs verbaux tout à fait réjouissants de spontanéité.

Les personnages sont bien campés : Eddie Flynn, en avocat qui utilise les mêmes qualités qui faisaient de lui un bon escroc, mais de ce côté-ci de la barrière, il arnaque les gens en toute légalité. Volchek est un caïd sans pitié, plus vrai que nature, et Arturas, son homme de main retors et cruel, son digne pendant.

C'est un roman d'agréable facture, facile à lire, dans la lignée des grands auteurs du thriller judiciaire tels John Grisham, Erle Stanley Gardner, Phillip Margolin, ou Steve Martini, pour ne citer qu'eux, mais avec un héros un peu plus porté sur l'action, fut-elle violente.

A souligner qu'en 2016 est paru un deuxième roman, mettant en scène Eddie Flynn, que je suis impatient de lire.

Un très agréable moment de lecture que je ne saurais que recommander aux amateurs de thriller judiciaire… et aux autres !!!

Éditions Bragelonne, 2015
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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