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Critique de Calliope2017


Ce récit n'aurait au départ jamais dû être publié : c'est un manuscrit qu'Hubert Cavert a laissé à ses enfants, afin que la mémoire de leur famille ne se perde pas. Ces derniers ont montré le témoignage à un historien, qui les a encouragés à le publier...
Hubert Cavert raconte l'histoire de ses ancêtres dans l'Autriche de la deuxième moitié du XIXe siècle et du début du XXe. D'un côté, la famille de sa grand-mère paternelle, des juifs pratiquants, et de l'autre celle de sa mère, avec une mère au sacré caractère dont le but principal est la réussite sociale de ses enfants. On passe ensuite à l'enfance du narrateur, avec son père, sa grand-mère et une servante (ses parents se sont vite séparés). Puis arrive l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie, en 1938, alors que celui qui est encore Herbert Kawer n'a que dix ans. Lui et sa famille sont désormais pointés du doigt en tant que juifs. Ils vont donc fuir : sa mère à Londres, Herbert et son père en France. Ils se rendent d'abord à Bordeaux, puis à Millas, dans les Pyrénées-Orientales - et c'est à ce moment qu'ils francisent leur nom. Quand son père est déporté, le petit Hubert est recueilli par une résistante locale.
Ce récit n'aurait jamais dû être un livre, donc on ne peut pas le juger comme tel. Si le tout début est assez lent, car on a juste une succession de faits sur l'histoire des ancêtres du narrateur, le reste devient ensuite passionnant et agréable à lire. L'auteur dépeint sa famille avec beaucoup d'humour et rend son récit très authentique en insérant de nombreuses expressions en allemand. Il se moque volontiers de lui-même et de ses proches, et ne fait pas un plaidoyer pour sa religion comme on pourrait s'y attendre : il ironise sur le contraste entre sa grand-mère croyante et son père qui ne l'est pas, mais lui fait faire ces entorses à la religion en cachette, et se définit lui-même comme agnostique. La partie sur la guerre n'est pas particulièrement pathétique et ne cherche pas à nous émouvoir : s'il a perdu ses proches, lui-même n'a pas directement souffert de la guerre. Il ne se lamente pas sur son sort, mais nous livre avec simplicité son expérience, celle d'un petit garçon déraciné mais qui a trouvé un nouveau pays et une nouvelle famille.
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