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Critique de Sharon


Je découvre cet auteur avec ce second volet des aventures des détectives Michael Talbot et Ida Davies et je dois dire que je n'ai pas été déçue - manière de dire que j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, dont l'épaisseur m'avait pourtant un peu effrayée au début. Epaisseur qui n'est pas gratuite : il n'est rien à retrancher dans cette enquête.
Des détectives chargés de retrouver une jeune fille disparue et, éventuellement, son fiancé : un classique. Ce qui l'est moins est la couleur de la peau des détectives - pourquoi une riche femme blanche engagerait-elle des détectives de couleur ? Ah, oui : parce que son futur gendre aimait à s'encanailler dans certains quartiers chauds. Surtout, pourquoi le père de la jeune fille et le père du jeune homme sont-ils bien d'accord sur un point : ne rien faire pour les retrouver. Tout détective respectueux de sa hiérarchie (il s'agit de la fameuse agence Pinkerton, tout de même) cesserait aussitôt d'enquêter. Sauf qu'ils sentent que quelque chose clochent. Sauf que leur hiérarchie restera toujours leur hiérarchie, il n'y aura pas de moyen de gravir les échelons pour Ida. Sauf que leur première cliente leur offre les moyens (peut-être) de quitter l'agence.
Parallèlement à cette enquête, nous découvrons Dante, qui revient à Chicago après plusieurs années hors de cette ville, plusieurs années pour oublier, pour survivre avec sa culpabilité. Il revient, parce qu'Al Capone a besoin de lui, lui que tous ou presque croyaient mort. Il l'était - presque - et son retour n'a rien d'une renaissance. Il se retrouve en pleine guerre des gangs, et presque tous les coups sont permis pour obtenir la suprématie sur un territoire le plus vaste possible.
Guerre des gangs ou pas, le noyau de ce livre est la famille, les siens, les proches. Que veut-on pour ses enfants ? le meilleur ? Mais le meilleur pour qui ? Pour Michael Talbot, c'est évident : permettre à ses enfants de faire des études de leur choix. Quand on dirige un gang ou quand on s'est enrichi de manière pas vraiment honnête, on pense avant tout aux apparences, à ce qui est mieux pour soi, piégeant parfois son enfant avec des directives contradictoires. L'époque veut cela, me dira-t-on : on ne demandait pas son avis à ses enfants. Certes. On peut cependant éviter de choisir le plus déraisonnable.
Et la musique ? Elle nous réserve de beaux moments, sincères. Louis Armstrong aide Ida Davies, mais il est aussi le joueur de jazz en plein ascension, bien décidé lui aussi à garder son indépendance musicale. Il est un homme, pris entre deux amours, dévoué à son neveu Clarence, handicapé mental depuis un accident.
Il est tant d'autres choses que j'aurai à dire sur ce livre. Tenez, je n'ai pas encore parlé de Jacob, le photographe qui aide lui aussi Ida, figure charismatique et émouvante.
Mascarade, un polar historique aux intrigues complexes et développées.
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