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Critique de SerialLecteurNyctalope


•LÀ OÙ ON NE L'ATTENDAIT PAS•
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🦊 Avec @moonpalaace nous continuons à explorer l'oeuvre de Pierre Cendors. Retour vers le passé avec ce texte écrit en 2011 aux éditions Finitude. Étrange texte, étrange mots mais la magie opère. Parfois il n'y a pas d'explication plausible, je n'ai pas été embarqué par l'histoire pourtant, je n'en ressors pas émerveillé comme à chaque fois avec Pierre Cendors mais il y a ce petit quelque chose qui fait basculer la balance. Avions-nous mis la barre si haut que nous ne pouvions plus être chamboulés ? C'est possible. Il est difficile d'attaquer une oeuvre dans le sens inverse de publication à mon sens. Voir la construction d'un auteur à travers le temps et l'époque fait partie de son travail. J'ai fait une exception avec Pierre et je ne le regrette pas non plus car sans Minuit en mon silence nous ne serions pas allés chercher plus loin. Adieu à ce qui vient. Envie de clamer en ces temps sombres cette injonction poétique. Adieu à ce qu'il arrivera les prochains mois. Les coïncidences n'existent peut-être pas en réalité, nous lisons parfois des textes sans nous rendre compte de leur symbolique. Mais il faut croire au pouvoir de cette littérature qui n'apporte pas forcément quelque chose au fond, l'écriture de Pierre Cendors n'est jamais inutile, les textes plutôt courts qu'il écrit ont de la valeur. Alors bien sûr, on peut s'y perdre tel un labyrinthe littéraire. Bien sûr adieu à ce qui vient demande une certaine patience, vous devrez retenir vos désirs. La frustration est nécessaire pour que ce qui arrive soit encore plus fort•••
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🦊 Mais l'histoire en elle-même raconte-nous ! Hé ho ne me brusque pas c'était déjà assez compliqué à comprendre. Clairement on ne comprend pas toujours
Pierre Cendors (ce qui permet de le relire plusieurs fois et de découvrir encore des subtilités). de manière parfois très (trop) alambiquée les choses fusent parfois avec détour. Il s'agit d'un conte mais un conte sans en épouser toutes les caractéristiques. Celui d'Eros et de Psyché. Toutefois cela est véritablement très revisité car il n'y aura pas ici de rivalité féminine réelle•••

Pierre Cendors met en scène le beau et jeune Innocenzo (aussi difficile à porter comme prénom que Narcisse ou Modeste), attirant la jalousie du savant Ricorni. Si l'on pensait ainsi que Fulvia cette déesse serait au coeur de l'Histoire, il en sera tout autre avec une invitée mystère. Trois actes à mon sens mal découpés, le premier étant beaucoup trop long par rapport aux autres, au coeur d'une Venise exaltée où les bals et le carnaval demeurent des personnages à part entière. A travers un jeu de miroir où les sentiments humains -si présents de nos jours tels que l'envie et la jalousie- éclatent au grand jour, les révélations vont s'enchaîner dans la seconde partie du texte. A ce moment là, Pierre Cendors prend à nouveau toute sa dimension agrippante. Celle qui fait frémir. Où la poésie reprend ses droits. Les chapitres extrêmement courts s'enchaînent alors au coeur d'un nuage teinté de magie mythologique. Un peu trop vite. Sans préliminaires. J'aurais désiré un peu plus de tendresse textuelle dans le développement. Beaucoup de révélations viennent s'enchaîner chapitre après chapitre sans nous laisser le temps de les digérer. Après chacune d'elles nos messages avec Stéphanie étaient à la fois effarés ou choqués, les emojis pleuvaient. Pierre a encore réussi à changer de braquet, à changer d'univers pour écrire. Il est un mutant. S'adaptant à chaque ouvrage et son contexte. Et cette fois il nous a choqué par moments où l'on se transposait que bien trop son supposé fantasme. Comment Pierre Cendors a pu fantasmer sur ce genre de choses ? (Ne me corromps pas je ne te dirai rien ! le mythe a failli s'effondrer... Cette dernière phrase n'aurait pas du exister en réalité. Même s'il met différentes choses de lui cela demeure romanesque. C'est déstabilisant, il est arrivé à nous secouer et c'est à mon sens le rôle de la littérature. Celle qui arrive à ébranler ou à fragiliser. L'écriture de Pierre a évolué et à mon sens elle prend toute son immensité au fil des années. Les romans qui sont venus après sont beaucoup plus percutants et poignants. Lire l'ensemble d'une oeuvre est souvent ardu mais en réalité cela nous fait traverser le chemin parcouru par un auteur et cela demeure d'une richesse infinie•••


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