AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Ukraine : La guerre hybride de l'OTAN (22)

Le surgissement de groupes néo-nazis armés sur la scène européenne en 2013 n’a surpris que ceux qui n’avaient jamais entendu parler des réseaux « Gladio » et « Stay Behind ».
Il est vrai que le secret était plutôt bien gardé.
Pour ne pas gêner leur développement, une omerta complète a longtemps pesé sur ces organisations d’extrême-droite, conservées, protégées et maintenues en état de marche par l’OTAN avec la complicité des médias occidentaux, y compris de gauche, qui ont dissimulé leur existence au public occidental pendant des décennies.

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 105)
Commenter  J’apprécie          101
A partir d’un certain seuil d’information, la fable des insurgés de Maïdan accomplissant une révolution par leurs propres moyens au terme de trois mois d’insurrection populaire, de barricades et de bagarres de rue ne tient plus qu’auprès des naïfs et des agents d’influence.

La CIA et l’OTAN ont en effet travaillé Durant des années à prendre en tenaille tout l’appareil d’Etat ukrainien, de sorte à pouvoir l’attaquer de l’extérieur et l’infiltrer de l’intérieur.

Xavier Moreau, consultant français installé en Russie, note plusieurs raisons à la faiblesse de la réponse du gouvernement ukrainien aux putschistes. Après avoir fui de Kiev, le Président Yanoukovitch était exfiltré en Russie, à Rostov: « Il y prend la parole le 28 février 2014, dénonce le coup d’Etat en cours et affirme qu’il est toujours le seul président légitime.
La sanction occidentale ne se fait pas attendre. Le 6 mars suivant, LES AVOIRS DE SA FAMILLE DANS LES BANQUES OCCIDENTALES SONT GELÉS. On comprend à ce moment ce qui a empêché le président désormais en exil de prendre les décisions musclées qui auraient empêché le coup d’Etat. (…)

La deuxième raison, liée à la première, est que Yanoukovitch ne peut pas s’appuyer sur les services intérieurs ukrainiens, notamment le fameux SBU, comme Vladimir Poutine s’est appuyé sur le FSB.
Pendant les 10 ans qui précèdent son arrivée au pouvoir, toutes les structures ont été infiltrées.
La loyauté de toutes les structures de force vis-à-vis des institutions ukrainiennes est une chimère: LES OFFICIERS S’ACHÈTENT COMME DES DEPUTES.

Ajoutons que les gouvernements successifs, et ce, jusqu’à aujourd’hui, ont toujours évité de faire monter des officiers brillants, de peur de se retrouver avec un Général Lebed, ou un Vladimir Poutine, comme candidat à la présidence. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 45-46)
Commenter  J’apprécie          80
L’Ukraine a été le théâtre de deux de ces événements préfabriqués, la Révolution orange en 2004-2005 et l’EuroMaïdan en 2013-2014, ce qui place certainement ce pays à l’avant-garde des expérimentations de renversement de régime. L’implication occidentale dans ces deux événements oblige à utiliser le terme de « révolution » avec des pincettes, car il produit l’illusion d’un soulèvement populaire spontané.

En outre, la structure profonde de l’EuroMaïdan, son ossature, à savoir qu’il s’agit d’une ingérance étrangère culminant en coup d’Etat, cette vérité n’est même pas cachée, ou à peine.

George Friedman, fondateur de STRATFOR (« Strategic Forecasting »), une agence de renseignements surnommée la « CIA de l’ombre », le reconnaissait sans difficulté en décembre 2014 :
« La Russie appelle les événements de ce début d’année d’Etat organisé par les USA. Et ce fut effectivement le coup d’Etat le plus évident de l’Histoire. (…) C’est précisément dans ce contexte qu’il faut considérer les événements en Ukraine. Apparemment, les Russes n’ont pas bien anticipé le sérieux avec lequel les USA percevaient leurs actions, ni leur facilité à trouver des contre-mesures.
Les USA ont regardé la Russie et ont conclu que ce qu’elle voulait le moins était l’instabilité en Ukraine. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 41-42)
Commenter  J’apprécie          80
De fait, l’EuroMaïdan, comme son nom l’indique, n’est pas un évènement strictement ukrainien.
L’accord d’association signé entre l’UE et l’Ukraine en 2014, les négociations pour entrer dans l’OTAN ainsi que l’implication de nombreux acteurs étrangers (Etats, ONG, individus) en font un phénomène international, produit de la science des transitions géopolitiques provoquées (transitologie), de l’industrie du changement de régime de l’axe Washington/Bruxelles/Tel Aviv et de ses efforts continus pour renverser les gouvernements qui seraient tentés d’échapper à son contrôle.
L’Ukraine est un laboratoire d’ingénierie sociale mondialiste, dont les résultats peuvent être transposés ailleurs.

L’objectif de ces rassemblements commençant au soir de la présidentielle française serait donc de lancer une révolution colorée sur le modèle ukrainien, dont un test de faisabilité a déjà eu lieu autour du mouvement Nuit Debout : occupation d’une grande place avec des tentes et du ravitaillement organisé, matraquage d’éléments de langage stéréotypés et de revendications abstraites, gros plans sur des jeunes et des filles, manifestations qui dégénèrent avec des provocateurs pour brûler des voitures, casser des vitrines et aller au contact des forces de l’ordre – ne manquaient que des tireurs embusqués pour faire des victimes dans la foule. La France entrerait alors dans une nouvelle phase de cette guerre hybride mondiale menée par l’OTAN et ses alliés, couronnement de la fameuse stratégie de la tension élaborée en cultivant les groupes extrémistes de tous bords (réseaux « Gladio ») pour entretenir l’instabilité et tenter de renverser le gouvernement légal quand il fait preuve d’indépendance.

Les idées de ces groupuscules n’ont aucune importance, seul compte le profil psychologique de leurs membres : immatures, en quête d’identité et de sensations fortes, plus ou moins suicidaires. Malléables et façonnés par des professionnels du renseignement, ils sont ensuite envoyés se battre pour le compte du complexe militaro-industriel sans rien comprendre à ce qui se passe sur le fond.
Les « antifascistes » en France, les « fascistes » en Ukraine, les « djihadistes » un peu partout obéissent tous aux mêmes patrons et aux mêmes protocoles scientifiques de radicalisation et de conditionnement motivationnel, d’où la présence pas si étonnante que ça de nationalistes ukrainiens dans les manifestations organisées par la gauche contre la loi Travail à Paris en 2016.
Les revendications politiques relèvent du prétexte et sont interchangeables […]

(Introduction, p. 25-26)
Commenter  J’apprécie          70
La coopération entre les forces de l’ordre françaises et ukrainiennes pendant cette formation à Kiev s’est prolongée quelques mois plus tard. Du 28 novembre au 1er décembre 2016, des psychologues français dispensaient une formation au sein de l’université du ministère de l’Intérieur ukrainien pour le personnel de la police, des gardes-frontières et de la Garde nationale, LAQUELLE INTEGRE DEPUIS 2014 LE REGIMENT AZOV ET QUELQUES AUTRES UNITES CULTIVANT LA MEMOIRE DU TROISIEME REICH.

La coopération s’approfondissait encore à l’occasion du salon de la sécurité « Milipol 2017 » à Paris, pendant lequel un accord était signé entre le ministre de l’Intérieur français, Gérard Collomb, et son homologue ukrainien, Arsen Avakov, pour lancer une coopération à plusieurs niveaux entre la gendarmerie française et la Garde nationale d’Ukraine. L’unité paramilitaire Azov obtenait ainsi l’aval du ministère de l’Intérieur français pour se développer en France. En cas de dissolution officielle en Ukraine, elle pourra ainsi renaître et être déployée dans l’hexagone pour être articulée avec les antifas et les mosquées islamistes – les deux autres branches néo-« Gladio » - et maintenir une stratégie de tension permanente.

L’accord signé en 2017 portait notamment sur la cybersécurité, autrement dit la surveillance et la censure éventuelle des sites internet russes et pro-russes, comme on l’a vu avec « Russia Tuday » et « Sputnik » […].
En 2018, Arsen Avakov annonçait que les pilotes d’hélicoptères de la Garde nationale d’Ukraine [comprenant des néo-nazis, donc !] sont entraînés en France, au centre de formation d’Airbus à Toulouse.

(Introduction, p. 27-28)
Commenter  J’apprécie          60
La transitologie est le nom de la discipline appliquée dans certains « think tanks » occidentaux pour définir les différentes façons de faire passer un Etat souverain à la mise sous tutelle coloniale.

Ces multiples façons se ramènent en définitive à deux grandes méthodes, résumées en 1950 par James Warburg (de la dynastie financière du même nom) quand il affirma que la soumission de tous les peuples à un gouvernement mondial était inéluctable, la seule alternative étant par la paix ou par la guerre.

Par la paix, c’est-à-dire par l’infiltration lente des esprits et des structures de pouvoir ;
ou par la guerre, c’est-à-dire par la révolution colorée et le conflit hybride si cela ne suffit pas.

En Ukraine, comme en Syrie et ailleurs, l’option choisie a donc été la révolution financée de l’étranger et la guerre hybride par procuration.

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 76)
Commenter  J’apprécie          50
Un pas supplémentaire dans le chaos contrôlé est franchi quand des policiers en civil, dits « appariteurs », viennent encadrer et diriger les casseurs, voire se mettent à casser eux-mêmes et à agresser d’autres membres des forces de l’ordre, plus ou moins réduits à la passivité par leur hiérarchie.
Principe du contre-feu appliqué aux techniques de gestion des foules, ou comment garder la maîtrise d’une émeute en y participant soi-même.

Un cas d’école est aujourd’hui bien documenté : les manifestations de 2006 en France contre le CPE (contrat première embauche).
Bruno Julliard, président du syndicat étudiant UNEF, et Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, rendront public au fil des années un secret de Polichinelle, à savoir que Sarkozy, ministre de l’Intérieur d’un gouvernement de droite, soutenait les manifestations de gauche et avait donné l’ordre de recruter des casseurs afin d’envenimer la situation pour nuire à son rival Dominique de Villepin à l’élection présidentielle de 2007.

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 46-47)
Commenter  J’apprécie          50
Le 18 décembre 2014, c’est le président des USA lui-même, Barack Obama, qui signait la loi HR 5858, nommée également « Ukraine Freedom Support Act, pour graver dans le marbre la version gouvernementale des USA sur les évènements ukrainiens, c’est-à-dire la narration en vigueur dans les institutions, LA DOXA A REPETER SI L’ON VEUT POURSUIVRE SA CARRIERE TRANQUILLEMENT.
Or, bien qu’elle soit niée officiellement par ailleurs, l’ingérence américaine en Ukraine est malgré tout reconnue en filigrane dans ce texte :

« Mon administration continuera à travailler en contact étroit avec les alliés et les partenaires en Europe et au plan international pour répondre aux développements en Ukraine, et continuera à passer en revue et calibrer nos sanctions pour répondre aux actions de la Russie. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 44)
Commenter  J’apprécie          50
[…] la question de ce que pensent les militants de base ne se pose pas puisqu’ils ne décident pas. La question de leur sincérité est donc hors de sujet.
Le discours conscient du militant de base ne permet pas de comprendre la direction prise par l’organisation, ni « a fortiori » les motivations réelles des dirigeants de l’organisation.
Hooligans ukrainiens, volontaires étrangers, blogueurs subjugués et jeunes gens énervés, tous obéissent sincèrement, et avec l’intime conviction qu’ils y sont arrivés par eux-mêmes, à la narration médiatique enveloppante définie par quelques analystes des centrales de renseignement.

Par ailleurs, pour contrôler un groupe entier, il n’est pas toujours nécessaire de contrôler sa base, il suffit de contrôler son sommet : application de la théorie de la communication à double étage (« two step flow of communication ») développée par les sociologues Paul Lazarsfeld et Elihu Katz dans leur ouvrage « Influence personnelle » en 1955.
Les chefs d’une organisation hiérarchisée sont en position de mentors, de gourous, de « leaders » d’opinion et de comportement.
La confiance dont ils jouissent auprès de leur base militante est la garantie de leur capacité d’entraînement sur l’entièreté de l’organisation.
Avec un seul homme, on contrôle tous ceux qui le suivront.

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 103-104)
Commenter  J’apprécie          40
[…] dès que l’objectif est atteint, en l’occurrence le changement de régime, les armées de procuration deviennent encombrantes et sont liquidées par des professionnels ou d’autres forces rivales montées contre elles, quand elles ne sont pas mises en veilleuse pour un prochain usage, ce qui suppose de les diaboliser un peu pour les maintenir en marge de l’action le temps nécessaire.

Ces forces étant composées d’individus radicalisés, il suffit généralement d’attendre que ceux-ci commettent un faux pas, qui sera récupéré médiatiquement pour ternir leur image publique.

Tel est le sort du parti Svoboda, compagnon d’infortune de Pravy Sektor sur la Troisième voie nationale-révolutionnaire, maintenu en état de fonctionnement pour de futurs usages, mais désormais néanmoins traité comme un paria par le régime qu’il a aidé à accéder au pouvoir […].

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 103)
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (5) Voir plus




    {* *}