AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nierika


Je ne souhaite pas vous parler du texte (ou du moins, pas seulement), mais plutôt d'une expérience de théâtre.

Oui, de théâtre. Car j'ai eu l'occasion d'assister, au Tarmac, à une des rares représentations du Cahier d'un retour au pays natal*. Boulot - métro - théâtre, vessie pleine et mal-accompagnée : j'arrive au théâtre persuadée que l'apparente aridité de la langue serait impossible à incarner et que sa transposition sur scène serait terriblement..."chiante". (Mea culpa d'une langue-à-moi qui pèche trop souvent par sa vulgarité).

Le rideau s'ouvre alors sur Etienne Minoungou, seul sur scène. du dénuement de la mise en scène, mille images d'actualités me reviennent, et les mots apparaissent : "Au bout du petit matin...". Je reconnais des passages relus à-la-va-vite dans le métro, en (re)découvre d'autres, et le rythme prend. Impossible de me souvenir, deux semaines après, de l'intelligente succession de textes, ni du jeu habile du comédien - conteur - porte-voix. Il ne me reste que la force du récit, la force des images, et le faux-rire gêné à l'évocation du "nègre grand comme un pongo qui essayait de se faire tout petit sur un banc de tramway". Et ces passages litaniques... "Mon héroïsme, quelle farce ! Cette ville est à ma taille. Et mon âme est couchée. Comme cette ville dans la crasse et dans la boue couchée." Et la pièce qui s'achève, laissant le relais au public haletant de toute cette poésie...

Alors merci au Tarmac, merci aux équipes pour ce beau moment de relecture et de vivacité. Et tant pis pour ma voisine, cette mécréante soumise, qui a dormi tout du long.

* http://www.letarmac.fr/la-saison/spectacles/p_s-cahier-d-un-retour-au-pays-natal/spectacle-92/
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}