Une famille formidable celle de
Florence Cestac.
Mise en scène du Patriarche dans toute la splendeur des Trente Glorieuses.
La première bulle « Si je me suis marié, c'est pour me faire servir » suffit à vous faire comprendre quelle porte vous venez de pousser pour vous immiscer dans cette famille.
La splendeur du phallocrate étalée en traits appuyés comme pour mieux enfoncer le clou, une mère effacée parce que ce n'est pas elle qui fait entrer l'argent dans la maison, donc elle est improductive et ne compte pour rien dans le bonheur familial. En fait il se marie pour avoir une bonne à demeure sans verser de salaire.
Un autoritarisme inoxydable, moins il sait, plus il est autoritaire, en dehors de la maison c'est un homme drôle, un bout en train.
Les enfants il faut en avoir, c'est mieux pour la vitrine, comme la résidence secondaire cela assied la réussite d'une vie.
Il est évident que pour sa descendance, la liberté ne pouvait passer que par la transgression.
Un choix, une vie d'artiste pour respirer.
Finalement les lecteurs découvriront une maman bien présente et pas seulement utilitaire.
Ce n'est en rien une psychanalyse ou un règlement de compte, on y découvre les manques, l'incommunicabilité, les ombres, le chemin à parcourir, ce qu'il a fallu tailler dans le vif pour exister.
Mais j'y ai trouvé beaucoup de tendresse aussi, et la question restera qui aurait été
Florence Cestac sans cette famille-là ?
C'est un modèle de famille qui a l'époque a déteint sur d'autres catégories sociales.
Une plongée dans la famille Cestac entre rire et larmes !
A savourer.
©Chantal Lafon