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Critique de Alfaric


Je le redirai à chaque tome, pour apprécier la série "Vasco" à sa juste valeur il faut accepter les us et coutumes de la BD franco-belge à l'ancienne ici version Hergé (et/ou être passionné d'Histoire, franchement ça aide beaucoup), donc pas la peine de râler sur tel ou tel truc qui appartiennent à une autre époque de la bande dessinée où les auteurs n'avaient guère leur mot à dire face aux préjugés d'une autre époque encore plus ancienne à laquelle appartenaient leurs éditeurs… Voilà pour la mise au point !


Gilles Chaillet a enfin compris et/ou a enfin convaincu ses éditeurs qu'une mise en place de 15/20 pages pour 1 album de 48 pages c'est castrateur pour n'importe quel récit, et que si on étendait le récit sur 2 tomes donc presque 100 pages et bien cela marchait nettement mieux !
Après le diptyque composé par "Le Diable et le Cathare" (1988) et par "Le Chemin de Montségur" (1989) qui dénonçait les fanatiques christianistes, l'auteur réalise un autre diptyque composé de "Poussière d'Ispahan" (1990) et "Les Chiens de Bâhrâm Ghör" (1991) dénonçant les fanatiques islamistes qui va amener les personnages d'Europe en Asie, d'Italie en Perse, de Sienne à Ispahan… (Dans le cas des deux diptyques j'ai plus aimé à deuxième qu'à première lecture, comme quoi avec les bonnes clés on peut ouvrir les bonnes portes !)

Dans ce tome 10 la transposition de l'Iran du XXe siècle à celui du XIVe siècle est plus évidente de jamais :
- on a souverain coupé du reste de la population qui veut occidentaliser son pays à marche forcée, et qui remplit ses prisons avec ses opposants (prison qui seront ensuite encore plus remplies avec les opposants aux opposants). Chaque arrestation détruit une famille, ce qui créé une dizaine d'ennemis mortels… Donc au jeu des attentats et des représailles, c'est le camp le plus déterminé qui gagne, et le camp le plus déterminé est souvent celui qui démographiquement le plus important…
- ladite population le perçoit comme un tyran et se tourne vers tous ceux qui pourraient l'en débarrasser, à commencer par la shah Mozzafar et le général Agbar qui comptent sur les fondamentalistes et nationalistes chiites pour rallier de plus en plus de gens à leur cause qui est d'abattre Bâhrâm Ghör dernier rempart du pouvoir mongol en Iran
Les émeutes commencent à éclater dans toutes la ville d'Ispahan, et la Team Vasco en profite pour partir à la recherche de Sophie toujours aux mains du Grand Vizir… le compte à rebours est lancé, la confrontation entre Perses et Mongols est imminente et comme à la fin de la Tiare d'Oribal de Jacques Martin c'est l'eau et l'eau qui décideront du camp victorieux !

Après avoir mis ressusciter l'Espoir dans "La Tiare d'Oribal", Jacques Martin l'assassinait d'horrible manière dans "La Tour de Babel"… Ici Gilles Chaillet n'est pas aussi radical : la bataille est un match nul, et la guerre entre les deux camps est loin d'être finie, laissant une ville en ruine et coupée en deux (Budapest, Vienne, Berlin, Nicosie). La fin est douce-amère et sépare les membres de la Team Vasco : Rochefort et Milady de Winter font route vers l'Ouest tandis que Tintin et le Capitaine Haddock font route vers l'Est…
Un assez bon tome bien rythmé pour ne rien gâcher, mais qui souffre néanmoins que quelques petits défauts :
- le côté moralisateur de Vasco (ah ça on sent la prépublication dans un magazine jeunesse)
- les rebelles toujours présentés comme des teubés trouillards et/ou avides de vengeance
- la Secte des Assassins est sous-utilisée ou amène une sous-intrigue inutile
- la sous-intrigue construite autour de Pomerone n'est pas terrible hein


PS : le fait que sur Babelio Sachenka soit le seul en plus d'être canadien à avoir chroniqué cette série historique à tous les sens du terme de la BD franco-belge est à la limite du scandale !
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