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Critique de Sachenka


Luc Révillon, avec Dominique Rousseau aux dessins, se sont affairés à poursuivre l'oeuvre du regretté Chaillet en produisant un vingt-septième album de la série Vasco. C'est très concluant, selon moi.

Les dessins de Rousseau sont réussis, j'aurais pu croire qu'ils étaient du regretté dessinateur tellement ils étaient ressemblants. Et, là où il y a de légères différences, elles s'expliquent facilement. Par exemple, un Vasco Baglioni mal rasé et un peu vieilli est dans l'ordre des choses. Il ne peut rester jeune longtemps, surtout après des dizaines d'aventures aux quatre coin de l'Europe et même jusqu'en Extrême-Orient.

Cette nouvelle aventure le mène au Maroc. Son oncle, le riche banquier Tolomeo, se fait vieux et espère trouver un successeur en Lorenzo Baglioni, son neveu indigne. C'était un peu terrible de voir le vieux banquier parler en mal de Vasco, reconnaître son manque de sens des affaires, son honnêteté et son sens de l'honneur (et d'autres valeurs élevées à un haut niveau) puis rappeler ses péripéties désastreuses.

En effet, il faut bien le reconnaître, Vasco a échoué plusieurs des missions qui lui ont été confiées (bien que ce fut des victoires sur le plan moral). Dans le monde des bandes dessinées, c'est rare un protagoniste qui ne connaît pas beaucoup le succès. Ceci dit, moi, je préfère cela ainsi : c'est plus près de la réalité et de la «vraie» histoire que Chaillet essayait de reconstituer. Ce tome ressemblera aux autres en ce sens.

Vasco retrouve la trace de son frère au Maroc, il est le chef de la garnison militaire de Marrakech, aux ordres du sultan usurpateur Abou Saïd. Sa tâche d'assurer la protection des caravanes est troublée par les raids nombreux du bandit El Khamsin. Et, quelque part dans tout ça, la princesse Sophie et son fidèle Léandros intriguent.

J'étais content de retrouver Lorenzo et la princesse Sophie, comme toujours. Depuis le début de la série, ils occupent tour à tour des rôles d'alliés et d'opposants. En ce sens le lecteur doit toujours se tenir sur ses gardes et ça ajoute du piquant. Ces antagonistes sont complexes et intéressants (loins des méchants unidimensionnels de plusieurs autres bandes dessinées) bien que leurs derniers revers les rendent moins imprévisibles.

Une galerie d'autres personnages complète le tableau. Dans mes critiques des tomes précédents, je louais souvent le travail de Chaillet pour rendre de tels personnages mémorables, mêmes les moins importants. Rousseau y est parvenu également : El Khamsin et son regard perçant et son sourire rapace, ceux de Yussuf sont respectivement humble et patient. Quand à Ibn Battûta, il dégage la sagesse.

Je suis tout aussi ravi des paysages et décors intérieurs. le désert montagneux, l'Atlas au loin, les oasis et campements près des broussailes, les ruines romaines, Marrakech, la médina avec ses étals et marchands, les jardins dans les palais, l'architecture arabo-mauresque, etc. Tout évoque le Maroc, le Maghreb. Rousseau accorde autant d'importance aux détails que Chaillet et c'est précieux.

Après quelques tomes qui m'ont moins interpelé, j'ai hâte de continuer la lecture des Vasco suivants.
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