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Critique de EvlyneLeraut


Contemporain, sociétal, caustique, « TU » est dévorant, implacable.
Bloqué plus que blotti contre le mur des résonances, ce récit est un huis-clos dont on ne peut s'échapper. Son pouvoir est tel qu'il est un cri dans la nuit noire. Crescendo, marche après marche, « TU » est prise au piège d'une relation toxique. Ève Chambrot parle à la narratrice. le tu est d'observation, de gestuelle et d'emprise. C'est elle qui tient les lignes de cette histoire , kaléidoscope du pervers narcissique dont sa proie est une jeune femme amoureuse, sensible, sans personnalité, soumise et paumée. Elle serait aux prémices de « TU » l'anti-héros de sa propre vie. le premier clic dans la voiture donne l'impression d'une femme qui va se jeter dans la gueule du loup et qui assume. C'est crissant comme sur de la glace. L'effet d'une gifle en pleine figure. Èva Chambrot arrive d'une main experte à dénouer les carcans psychologiques. le malaise s'estompe. L'héroïne de cette histoire plausible est amoureuse. Elle aime un homme à l'aura démesurée. le cliché d'une masculinité arrogante, méprisable, vil, voire lâche. Ce livre interpelle. On pourrait le tourner dans tous les sens, à chaque fois c'est l'homme qui a la main, qui prend pouvoir et qui gagne du terrain sur sa proie. Ne pas se poser de questions. Ni faire de transposition d'elle au lecteur, de « TU » à moi. Sinon lui dire avant l'heure du tombé de rideau comment rompre la ceinture de sécurité. Ne pas attendre le deuxième clic. Elle : « TU » si. C'est une fiction réaliste où la femme n'est plus. Noyée dans l'auto destruction, masochiste, jusqu'au jour de trop. C'est une analyse intuitive, brillante qui heureusement ne dure pas dix ans pour « TU ». Ce livre est un caillou dans la mare des harcèlements et des violences conjugales. Cette mise en abîme perfectionniste dont l'écriture aérienne est consolante comme une caresse en advenir sur un roman acide, tranchant, sociologique.
« Apprendre à toujours se méfier » comme le disait Prosper Mérimée.
Publié par les majeures Éditions Envolume.
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