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Critique de Apoapo


La Fontaine eût pu l'intituler : "Le Rapace et le colibri, ou de comment la puissance est séduite par le génie du minime". Il s'agit en effet d'une longue fable animalière, récit à la première personne à la prose très poétique du Malfini s'adressant à un Nocif (à l'Homme) pour lui conter sa propre métamorphose-illumination et le minuscule colibri à qui il la doit.
Le rapace lutte d'abord contre ses deux instincts (son Alaya) de prédation et d'égocentrisme repu, ayant fugacement aperçu l'insignifiant volatile, mi-oiseau mi-insecte, dont la personnalité le surprend toujours davantage pour son étrangeté, et qu'il appellera le Foufou jusqu'à ce qu'il ne devienne son maître.
Celui-ci est non seulement infime par sa taille et incompréhensible au narrateur, mais un paria pour ses congénères, un persécuté non-violent par son frère le Colibri; il s'avérera être le seul animal lucide dans le moment de la catastrophe, devenant le sauveur du territoire.
Le parcours initiatique du Malfini commence donc par l'observation ahurie du Foufou, puis par son accompagnement tout au long d'un long périple et d'une série de mésaventures, ensuite par un désaveu suivi d'un début de compréhension lors de la calamité qui s'abat sur les lieux du retour, enfin par l'imitation du maître, même au-delà de sa mystérieuse disparition. le message sera communiqué en conclusion au Nocif, sous forme de chant.
La structure narrative est donc typiquement celle (évangélique ou bouddhique) du récit initiatique de la relation entre disciple-narrateur et prophète ; la catastrophe menaçante mais provisoirement écartée par celui-ci est implicitement mais clairement écologique. le ton est juste, au diapason avec notre post-modernité, comme suffit à le prouver cet extrait tiré des pages de la fin :
"J'avais traversé des instants de sagesse, mais je n'avais atteint aucune béatitude. Juste une lucidité solaire, solitaire, solidaire. Et amère. J'étais en désir, tel un innocent dans les ruines d'une coquille." (p. 222)
La lecture a été graduellement ralentie par des redites et une certaine lenteur.
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